Anthony Levandowski a construit la toute première voiture de Google sans chauffeur. Mais aujourd'hui, cet ingénieur américain veut aller plus loin.
Avec d'autres têtes pensantes de Google, mais aussi de Tesla ou d'Apple, il a fondé Otto, une start-up basée à San Francisco qui veut développer... des poids lourds autonome. Des camions-remorque, des trains routiers gigantesques qui circuleraient sur nos routes sans intervention humaine.
Enfin, on devrait plutôt écrire "qui circulent". Selon le site de La Presse, trois prototypes sont déjà en circulation aux Etats-Unis pour divers tests. Et ce ne sont pas des petits camions. Ces gros bahuts à 18 roues traditionnels sont équipés d'un système de logiciels, de capteurs, de lasers et de caméras qui leur permettent de circuler sans chauffeurs sur les 350'000 kilomètres d'autoroutes américaines.
Pour les trajets sur les routes secondaires et en ville, les routiers doivent donc reprendre le volant. Pour l'heure, la présence humaine à bord est toujours requise. Un peu comme cela se fait pour le pilotage automatique dans les avions. Le décollage et l'atterrissage restent en mains des pilotes.
Les premiers essais ont eu lieu dans le Nevada où la législation est plus permissive en matière de conduite autonome qu'en Californie. Mais les réticences sont importantes. L'idée de laisser des très gros camions se balader sans contrôle fait peur et le gouvernement n'est pas encore prêt à autoriser la libre circulation de ces engins.
De son côté, Otto a lancé un appel pour trouver 1000 chauffeurs qui seraient d'accord d'équiper gratuitement leur camion avec cette technologie. A la commercialisation, l'équipement devrait coûter aux environs de 30'000 dollars, d'après Industrie-techno.com. Ce pourrait être la solution à la pénurie de routiers qui frappe les Etats-Unis. Il en manquera 175'000 d'ici 2024.
Pour Challenges.fr, l'enjeu est colossal: aux Etats-Unis, 70% du transport de marchandises se fait par la route, soit 14 milliards de tonnes par an.