L'Etat islamique (EI), qui a revendiqué mardi l'assassinat d'un prêtre en Seine-Maritime, cherche à "provoquer une guerre de religions" en France, a déclaré Manuel Valls. Le premier ministre français assure toutefois que le pays dispose de "tous les outils" de lutte anti-terroriste.
Invité sur TF1, le chef du gouvernement, à la suite de François Hollande, a répondu à l'opposition qui réclame de nouvelles dispositions. Il a refusé qu'à "chaque attentat" on "invente une nouvelle loi".
"Plus que jamais nous devons faire bloc face à ceux qui veulent diviser. En s'attaquant à un prêtre, à l'Eglise catholique, on voit bien quel est l'objectif : jeter les Français les uns contre les autres, s'attaquer à une religion pour provoquer une guerre de religions", a-t-il déclaré.
Il a précisé que cet assassinat n'était pas "une première", une référence à la tentative d'attentat manqué contre une ou plusieurs églises de Villejuif (Val-de-Marne) en avril 2015.
"Nous faisons tout et tout est fait pour éradiquer ce terrorisme en Syrie et en Irak, et bien sûr en France. Mais il y a des centaines, des milliers d'individus radicalisés. Ce combat, nous devons le mener sur tous les fronts avec la plus grande détermination, avec les armes du droit, de la République", a souligné Manuel Valls.
"Un acte terroriste comme celui-ci est forcément vécu comme un échec". Mais, a-t-il poursuivi, "nous avons aujourd'hui tous les outils: deux lois anti-terroristes, une loi sur la procédure pénale, deux lois sur le renseignement votées au cours de ces trois dernières années".
"Tout ce qui peut être fait dans le cadre du droit doit évidemment être toujours étudié mais à chaque attentat nous n'allons pas inventer une nouvelle loi, nous n'allons pas inventer de nouveaux dispositifs", a-t-il dit à l'adresse du parti Les Républicains (LR) et du Front national (FN).
"C'est avec les armes du droit (...) que nous gagnerons contre le terrorisme", a-t-il insisté. "Les Français doivent intégrer que nous sommes d'une certaine manière dans une guerre, changer leurs habitudes", a-t-il dit.
Hollande s'exprime
La France gagnera la guerre contre le terrorisme en faisant "bloc", a déclaré mardi François Hollande après l'assassinat d'un prêtre revendiqué par l'Etat islamique. Le président a toutefois refusé toute dérogation aux règles constitutionnelles.
"Face à cette menace, qui n'a jamais été aussi grande en France comme en Europe, le gouvernement fait preuve d'une détermination absolue", a assuré le chef de l'Etat lors d'une déclaration à l'Elysée. "Il mobilise tous les moyens humains et matériels."
"Le gouvernement applique et appliquera avec la plus extrême fermeté les lois que nous avons fait voter", dont la capacité est amplifiée par la prolongation de l'état d'urgence, a-t-il ajouté.
"Mais je le dis clairement: restreindre nos libertés, déroger à nos règles constitutionnelles n'apporterait pas d'efficacité dans la lutte contre le terrorisme et affaiblirait à coup sûr la cohésion si précieuse de notre nation", a poursuivi M. Hollande.
François Hollande assure que les libertés ne vont pas être restreintes en France #StEtienneduRouvray #RTSvidéo pic.twitter.com/dvLgQxkkwW
— RTSinfo (@RTSinfo) 26 juillet 2016
Selon lui, "notre pays doit éviter les surenchères, les polémiques, les amalgames, les suspicions." Le président a renouvelé son appel à "faire bloc" face une guerre qui sera longue et face à laquelle la démocratie constitue selon lui "un bouclier".