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Combat violent pour maintenir l'un des derniers squats berlinois

94 Rigaer Strasse à Berlin. C'est à cette adresse que des militants veulent maintenir l'un des derniers squats de la ville. Un combat dans la violence: 123 personnes ont été blessées mi-juilliet dans des affrontements avec la police.

15 sept. 2016, 08:05
Le squat a été le théâtre de violents affrontements avec la police.

Violente et déterminée. La bataille pour sauver l'un des derniers squats de Berlin est devenue le symbole d'une lutte enragée contre l'embourgeoisement de la capitale allemande. Contrairement aux nombreux autres immeubles occupés illégalement peu après la chute du Mur de Berlin et rénovés depuis, la façade du numéro 94 de la Rigaer Strasse disparaît toujours sous les graffitis multicolores et les slogans anti-capitalistes.

Pour la police, cet immeuble de quatre étages dans le quartier de Friedrichshain, occupé par des militants d'extrême-gauche, est surtout le centre de la "scène anarchiste berlinoise". Mais c'est aussi le coeur d'un vif débat sur l'identité de Berlin, alors que la capitale allemande vote dimanche pour renouveler son parlement. D'un côté, il y a ceux qui ne veulent plus entendre parler de Berlin comme métropole de la contre-culture. De l'autre, il y a ceux qui, au contraire, voient dans le 94 Rigaer Strasse l'un des derniers vestiges d'une âme berlinoise qui est en train d'être engloutie par l'envol des prix de l'immobilier.

 

 

Mi-juillet, les tensions dans ce quartier bohème et fêtard de l'est de Berlin ont culminé avec une tentative d'évacuation par la police, qui a tourné à l'affrontement féroce: 123 blessés légers, 86 interpellations. Jets de pierres et de bouteilles, voitures incendiées, vitrines brisées: le conflit s'est rapidement étendu aux rues adjacentes et cours intérieures. "Une orgie de violence", d'après le ministre de l'Intérieur de Berlin, Frank Henkel, et candidat pour ravir la tête de la ville-État aux sociaux-démocrates.

Libres

Dans les années qui ont suivi la chute du Mur et que beaucoup de Berlinois se remémorent avec nostalgie, nombre de bâtiments à l'abandon avaient retrouvé vie en clubs de techno clandestins, ateliers d'art ou lieu d'expérimentation d'autres modes de vie. Libres et alternatifs.Souvent dans des quartiers ouvriers, tel Friedrichshain, qui, une fois la ville réunifiée, se sont retrouvés au coeur même de la ville. Les classes moyennes, puis les plus aisées, y ont progressivement pris leurs marques, faisant augmenter les prix des logements. De quoi réveiller les propriétaires endormis, désormais prompts à transformer leurs vieux immeubles délabrés en appartements de standing.

Résistance

Certains squats ont survécu sous la forme de lieux collectifs culturels légalisés. Mais le 94 Rigaer Strasse résiste lui toujours, voyant dans chaque manoeuvre de la police une politique visant à servir les intérêts d'investisseurs cupides.

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