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ExxonMobil accusé de savoir depuis les années 1980 que l'homme était au cœur du changement climatique, Tillerson dément

Une étude a révélé qu'ExxonMobil était au courant du changement climatique depuis les années 1980. Le groupe pétrolier aurait alors maintenu le doute quant à l'impact de l'homme sur le climat. Rex Tillerson, chef de la diplomatie américaine, rejette ces accusations.

23 août 2017, 08:18
ExxonMobil a publiquement entretenu le doute sur le réchauffement climatique. (Illustration)

Le pétrolier américain ExxonMobil savait depuis les années 1980 que le changement climatique était réel et causé par l'homme, affirme une étude publiée mercredi. Il a alors publiquement entretenu le doute sur cette réalité, trompant actionnaires et citoyens.

L'article, paru dans Environmental Research Letters, prolonge une enquête du site InsideClimate News publiée à l'automne 2015. Il analyse 187 documents produits par le premier groupe pétrolier américain entre 1977 et 2014: publications scientifiques, documents internes et tribunes payantes dans le New York Times.

Les auteurs, Geoffey Supran et Naomi Oreskes, expliquent s'être lancés dans cette analyse après le démenti opposé par le pétrolier à des articles de presse l'accusant d'avoir occulté des informations sur le réchauffement de la planète.

"Nous rejetons clairement les accusations (...) Notre entreprise a de manière continue, publique et ouverte cherché et discuté des risques liés au changement climatique", avait affirmé le groupe, dirigé de 2006 à 2016 par l'actuel chef de la diplomatie américaine, Rex Tillerson.

 

 

Procédures juridiques

La sincérité des informations sur le changement climatique, communiquées par ExxonMobil, qui de longue date a financé des recherches sur le sujet, est au coeur de plusieurs procédures juridiques aux Etats-Unis.

Des enquêtes ont notamment été diligentées par les procureurs des Etats de New-York et du Massachusetts. Le gendarme américain de la bourse (Security and Exchange Commission) cherche aussi à savoir si le pétrolier a, de bonne foi, informé ses actionnaires des risques pour son activité - les énergies fossiles étant responsables de 75% des émissions de gaz à effet de serre - et s'il a correctement ajusté la valorisation de ses actifs.

"Nous n'avons pas fait une enquête juridique et nous ne sommes pas en mesure de juger si Exxon a enfreint une quelconque loi", a précisé Geoffrey Supran, tout en jugeant ces travaux "pertinents dans le cadre des enquêtes et procès en cours".

Mais sur un plan éthique, Geoffrey Supran et Naomi Orekes, tous deux de l'université de Harvard, sont catégoriques. "Nous avons identifié une contradiction systématique entre ce qu'Exxon disait du changement climatique dans des cercles privés ou académiques et ce que l'entreprise disait au public dans le New York Times", a expliqué à l'AFP Geoffrey Supran.

Les deux chercheurs ont ainsi établi que 83% des publications scientifiques et 80% des documents internes étudiés reconnaissent que le changement climatique est "réel et causé par les hommes", lorsque "81% des tribunes parues dans le New York Times expriment un doute" à ce sujet.

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