L'OTAN a dépêché dès jeudi en mer Egée une flotte pour lutter contre les passeurs qui alimentent l'afflux de migrants vers l'Europe. Excédé par la pression qui s'exerce sur son pays, le président turc Recep Tayyip Erdogan menace de submerger l'Europe de réfugiés. Une opération de surveillance frontalière en mer est une première pour l'Alliance, qui avait jusqu'ici refusé de s'impliquer directement dans la pire crise migratoire en Europe depuis 1945. L'ordre a été donné "au groupement naval permanent (de l'OTAN) de se rendre en mer Egée sans tarder et d'y débuter des activités de surveillance", a déclaré à Bruxelles le patron de l'OTAN, Jens Stoltenberg, à l'issue d'une réunion des ministres de la Défense.
De 5 à 7 navires
Le deuxième groupe maritime permanent de l'Alliance dispose de cinq navires actuellement stationnés près de Chypre. Dirigé par l'Allemagne, il comprend des bâtiments canadien, italien, grec et turc. D'autres bateaux sont susceptibles de les rejoindre. Le Danemark devrait notamment en fournir un, dit-on à Berlin, et les Pays-Bas pourraient également contribuer à la mission. Les détails de celle-ci doivent encore être validés par les généraux de l'OTAN. Enfin, l'Alliance va "intensifier sa surveillance et son partage de renseignements" à la frontière turco-syrienne. Là où s'amassent des milliers de réfugiés chassés par l'offensive du régime de Damas contre Alep.