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Le Brésil gèle ses dépenses publiques pendant 20 ans

Le nouveau président brésilien Michel Temer a convaincu les députés à voter un gel des dépenses publiques pendant vingt ans. Une mesure de redressement économique qui suscite l'opposition à gauche.

11 oct. 2016, 07:21
Le parlement brésilien veut limiter ses dépenses à long terme. (Illustration)

Les députés brésiliens ont adopté lundi en première lecture un projet polémique de gel des dépenses publiques pendant 20 ans. Il s'agit de la mesure phare du programme de redressement économique du nouveau président de centre droit Michel Temer. Le projet d'amendement à la Constitution (PEC) présenté en ce sens par le gouvernement Temer a été approuvé par une écrasante majorité de 366 députés sur 480 députés présents, nettement supérieure aux 3/5 requis (308 votes). Cent onze députés ont voté contre et deux se sont abstenus.

Le texte devra encore effectuer des navettes entre le Congrès des députés et le Sénat pour être adopté définitivement d'ici la fin de l'année. Fortement critiqué par l'opposition de gauche, il vise à imposer pendant 20 ans un plafond aux dépenses publiques de l'Etat fédéral brésilien, qui ne pourront pas croître globalement au-delà de l'inflation annuelle, y compris pour l'éducation et la santé publiques.

Importante victoire

L'amplitude de ce vote en première lecture constitue une importante victoire pour Michel Temer. Ce dernier assume la présidence du Brésil depuis la destitution controversée de la présidente de gauche Dilma Rousseff le 1er septembre par le Sénat pour maquillages des comptes publiques.

 

 

Michel Temer est presque aussi impopulaire que Mme Rousseff, mais il est conforté par la déroute du Parti des travailleurs (PT, gauche) de l'ex-présidente au 1er tour des élections municipales du 2 octobre. Il a fait de cette mesure la "priorité" de son gouvernement pour rééquilibrer les comptes publics du Brésil. Le pays est confronté à sa pire récession économique en un siècle.

Mise en garde

"L'approbation de la PEC est fondamentale pour éviter la spirale inflationniste et la récession. La dette pourra atteindre 100% du PIB en 2024 ou même avant" et ce serait "la faillite de l'Etat brésilien", avait-il mis en garde fin septembre. Selon le ministère de l'Économie, de 1991 à 2015, les dépenses primaires de l'Etat (avant le paiement des intérêts de la dette) sont passées de 10,8% à 19,5% du PIB. Le PIB brésilien s'est contracté de 3,8% en 2015 et devrait encore chuter de 3% en 2016, tandis que la dette publique est passée de 52% du PIB en 2013 à plus de 70% en août.

Le chômage a presque doublé pendant la même période, frappant désormais 12 millions de Brésiliens, soit plus de 11% de la population active.

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