Propos recueillis par
Pascal Fleury
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la pression des Alliés et des Soviétiques sur les vaincus est énorme. A l’Est surtout, l’Armée rouge est sans pitié pour les 14 millions d’Allemands qu’elle chasse vers l’Ouest. Pris dans la débâcle, des milliers d’enfants se retrouvent livrés à eux-mêmes. C’est le cas en particulier en Prusse orientale, où environ 30 000 «enfants-loups» – comme on les surnommera plus tard – doivent mendier pour survivre. Leur terrible sort, occulté jusqu’à la chute du communisme, resurgit désormais à la faveur de témoignages, d’études et de films. L’historien Christopher Spatz, qui vient de publier un doctorat sur le sujet* à l’Université Humboldt, à Berlin, évoque le destin de ces «petits Allemands» abandonnés et oubliés.
Vous avez pu retrouver une cinquantaine de ces enfants-loups, qui témoignaient parfois pour la première fois. Qui étaient ces enfants livrés à eux-mêmes?
En fait,...