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Législatives au Royaume-Uni: Theresa May perd la majorité absolue, le pays plongé dans l'incertitude peu avant le Brexit

Contre toute attente, Theresa May a perdu son pari vendredi, entraînant le pays dans l'incertitude. La Première ministre britannique n'a pas obtenu la majorité absolue aux législatives qu'elle avait décidé d'anticiper. Son opposant Jeremy Corbyn l'a appelée à démissionner.

09 juin 2017, 06:58
/ Màj. le 09 juin 2017 à 10:30
Le Royaume-Uni doit commencer ses négociations avec l'Union Européenne.

La première ministre conservatrice Theresa May était pressée de démissionner vendredi, au lendemain d'élections qui ont vu son parti perdre la majorité absolue au Parlement britannique. Un résultat-choc qui plonge le pays dans l'incertitude peu avant l'ouverture des négociations du Brexit.

C'est un échec personnel pour Theresa May. "Le grand pari de May échoue" résumait vendredi le quotidien conservateur Times dans un titre barrant sa une.

La première ministre britannique, qui disposait d'une majorité de 17 sièges dans le Parlement sortant, avait convoqué ces élections législatives anticipées pour conforter sa majorité. Elle espérait avoir les coudées franches pour négocier un Brexit "dur" à partir du 19 juin, un an après le referendum pour la sortie de l'Union européenne.

Mais les travaillistes de Jeremy Corbyn, tenant de l'aile gauche et qui a mené une campagne jugée réussie, ont contrarié ces plans. Les conservateurs sont en tête du scrutin, mais ils ont perdu une douzaine de sièges, tandis que l'opposition travailliste en a gagné une petite trentaine, selon ces résultats quasi finaux au terme desquels les Tories ne peuvent plus obtenir de majorité absolue.

 

 

Appel à la démission

Largement réélu dans sa circonscription d'Islington, au nord de Londres, Jeremy Corbyn a immédiatement appelé Mme May à la démission. "Elle a perdu des sièges conservateurs, perdu des voix, perdu le soutien et la confiance: c'est assez pour qu'elle parte et laisse la place à un gouvernement vraiment représentatif", a-t-il déclaré.

Au sein même des Tories, l'ancienne ministre Anna Soubry a estimé que la Première ministre devait envisager une démission. Elle a souligné que Theresa May se trouve "dans une situation très difficile".

Cette dernière est apparue sur la défensive lors de sa première déclaration publique en fin de nuit, même si elle s'est efforcée de faire front. Elle a affirmé que "quels que soient les résultats", son parti "assurer(ait) la stabilité" dont "le pays a besoin".

 


 

Brexit retardé

Les conservateurs doivent désormais composer une coalition avec un autre parti - par exemple les Unionistes irlandais - ou se résoudre à former un gouvernement minoritaire. Dans les deux cas, les négociations pourraient retarder le calendrier du Brexit.

Les chances de voir le Royaume-Uni demander un délai dans le processus du Brexit ont augmenté de manière significative", estime Malcolm Barr, économiste de JPMorgan, dans une note diffusée vendredi. Pour Mike Finn, de l'université de Warwick, le Royaume-Uni s'expose "à une période de coalition ou à de nouvelles élections". Résultat: "toute l'approche du Brexit est remise en question."

A gauche, les indépendantistes écossais du SNP essuient de lourdes pertes, à 34 sièges contre 54 précédemment, selon des résultats quasi finaux. Leur numéro 2, Angus Robertson, ainsi que leur ancien leader, Alex Salmond, sont battus.

Les Libéraux-Démocrates, seul parti résolument europhile, gagne 4 sièges à 12 mandats, selon ces résultats. Les Lib-Dem ont prévenu jeudi soir qu'il n'y aurait "pas de coalition, pas d'accord" avec les autres partis, et le parti europhobe Ukip perd son unique siège.

 

 

Réactions internationales

Theresa May "a perdu son pari", a estimé vendredi le commissaire européen aux affaires économiques et monétaires Pierre Moscovici. "Madame May est dans une situation moins simple, parce que au fond on ne connaît pas bien la configuration ce matin pour gouverner", a expliqué M. Moscovici sur Europe 1.

Un gouvernement britannique "faible" risque de conduire à des négociations sur le Brexit qui seront "mauvaises" pour les deux parties, a jugé quant à lui le commissaire européen au Budget Günther Oettinger à la radio allemande Deutschlandfunk.

Le premier ministre français a de son côté jugé que les résultats du vote en Grande-Bretagne constituaient "une forme de surprise". Edouard Philippe estime toutefois qu'ils ne remettaient pas "en cause en quoi que ce soit" la position des Britanniques sur le Brexit.

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