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Syrie: médecins impuissants devant les corps dévastés par les avions syriens et russes

L'aviation syrienne et russe ne cessent de faire des ravages : corps déchiquetés, mares de sang, hôpitaux débordés. Les blessés agonisent à même le sol sous les regards impuissants des médecins.

26 sept. 2016, 07:48
Ravagée, la ville d'Alep n'arrive plus à faire face à la pluie de blessés de ce week-end.

Des corps déchiquetés, des mares de sang, des hôpitaux débordés: dans la ville syrienne d'Alep, les quartiers rebelles vivent des scènes d'apocalypse. Ils sont pilonnés sans relâche par les avions du régime syrien et de son allié russe.

Dans un des derniers hôpitaux encore en fonction dans la partie rebelle de la deuxième ville de Syrie, des blessés sont allongés à même le sol faute de lits, a constaté samedi le correspondant de l'AFP. Deux hommes d'une trentaine d'années ont rendu l'âme sous ses yeux.

 

"Les blessés sont en train de mourir sous nos regards impuissants", affirme Ahmad, un médecin qui a requis l'anonymat pour lui et pour son établissement par peur d'être ciblé par des bombardements. Autour de lui, des hommes et des enfants gémissent de douleur, sur le sol tâché de sang.

"On ne peut rien faire pour eux, surtout ceux blessés à la tête. On manque de poches de sang et de matériel de perfusion. On a besoin de donateurs", confie le médecin.

Il ne reste plus que trois ou quatre hôpitaux à Alep-Est, la partie de la ville contrôlée par les rebelles et qui se retrouve sous une pluie de bombes et d'obus depuis plusieurs jours. Ils sont bien trop peu pour recevoir les dizaines de blessés, victimes de l'offensive du régime syrien pour prendre les quartiers qui lui échappent.

Amputations

Alep, enjeu clé de la guerre en Syrie qui a fait plus de 300'000 morts, est divisée depuis 2012 entre quartiers insurgés à l'est et zones tenues par le régime à l'ouest.

"Ce matin seulement, nous avons reçu 60 blessés", dit Ahmad. "Nous sommes en train de mener un grand nombre d'amputations pour qu'ils puissent survivre, car nous ne sommes pas en mesure de les traiter" autrement, ajoute-t-il.

Sur un des lits, un garçon blessé regarde silencieusement ses mains ensanglantées et pleines de poussière, rappelant l'image en août du petit Omrane, hébété après avoir été blessé par un bombardement à Alep et dont la photographie avait fait le tour du monde. Il grimace lorsqu'un infirmier lui nettoie le visage.

 

Ce garçonnet vient de perdre son jeune frère, un nourrisson d'à peine quelques mois. Leur maison, dans le quartier de Bab al-Nayrab a été dévastée, a constaté le correspondant de l'AFP.

"On était chez nous quand un missile s'est abattu dans notre rue", raconte Nizar, le père.

"La moitié du bâtiment s'est effondrée et notre bébé a été touché à la tête. Il est mort sur le coup", poursuit-il en luttant pour ne pas pleurer face au petit corps recouvert d'une couverture. Il n'a pas voulu que son épouse voit le corps en raison de l'étendue des blessures à la tête.

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