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Turquie: la purge s'intensifie et le gouvernement s'en prend à la presse

Après la tentative de coup d'Etat en Turquie, le président Erdogan intensifie encore la purge. Des dizaines de milliers de personnes ont été licenciées ou arrêtées tandis que des journalistes sont contraints de fuir le pays.

25 juil. 2016, 18:43
Recep Tayip Erdogan semble plus déterminé que jamais à détruire toute influence de son ennemi juré Fethullah Gülen.

Lundi matin, la justice a émis des mandats d'arrêt à l'encontre de 42 journalistes, dont la célèbre Nazli Ilicak. Cinq d'entre eux ont été arrêtés et 11 auraient quitté le pays, a assuré lundi l'agence de presse privée Dogan.

La police recherchait Mme Ilicak dans la station balnéaire de Bodrum (ouest). Figure de premier plan du monde des médias en Turquie, Nazli Ilicak avait été limogée du quotidien progouvernemental Sabah en 2013 pour avoir critiqué des ministres impliqués dans un scandale de corruption.

Ces mandats d'arrêt constituent le dernier épisode d'une chasse aux sorcières déclenchée contre les partisans de Fethullah Gülen, prédicateur exilé aux Etats-Uni. Il est accusé par Ankara d'avoir ourdi le putsch.

"C'est le dernier signe alarmant dans ce qui devient de plus en plus une purge éhontée fondée sur l'appartenance politique", a jugé Amnesty International.

Le monde des médias avait déjà été frappé par la purge avec le retrait, le 19 juillet, des licences de nombreuses chaînes de télévision et de radio.

Purge étendue

Par ailleurs, lors d'une nouvelle descente de police lundi, 40 suspects de l'académie militaire d'Istanbul ont été arrêtés, a annoncé l'agence progovernementale Anadolu. Et 31 universitaires, dont des professeurs, ont été placés en garde à vue à l'issue de coups de filet dans des milieux supposés gulenistes d'Istanbul, a indiqué Dogan.

La purge s'est étendue également à la compagnie nationale Turkish Airlines. Le fleuron du transport aérien turc a annoncé le licenciement de 211 employés en raison de leurs liens allégués avec Gülen.

Inquiétude

Après dix jours de cavale, sept soldats suspectés d'avoir fait partie du commando ayant attaqué l'hôtel de Marmaris (ouest) où se trouvait en vacances le président au début du putsch, ont été mis en garde à vue. Trois d'entre eux ont été capturés lors d'un contrôle routier dans le cadre d'une vaste chasse à l'homme.

Depuis le putsch raté - qui a fait 270 morts -, plus de 13'000 personnes ont été placées en garde à vue, 5800 en détention et près de 50'000 fonctionnaires suspendus ou limogés dans le cadre de la plus vaste purge depuis l'arrivée de M. Erdogan au pouvoir en 2003.

Ce grand ménage suscite l'inquiétude des pays occidentaux, mais aussi de nombreux Turcs.

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