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Un assaut contre une école de police fait près de 60 morts au Pakistan

Une école de police a été attaquée par trois kamikazes armés lundi soir dans le sud-ouest du Pakistan. Au moins 59 personnes ont été tuées, pour la plupart des cadets de la police qui étaient en train de se reposer.

25 oct. 2016, 06:57
/ Màj. le 25 oct. 2016 à 07:01
Le ministre provincial de l'Intérieur a annoncé que l'armée avait délogé les assaillants et sécurisé l'établissement.

Trois kamikazes lourdement armés ont fait irruption pendant la nuit dans une académie de police de Quetta, dans le sud-ouest du Pakistan, semant la terreur et tuant une soixantaine de personnes. Les talibans pakistanais et l'EI ont tous deux revendiqué l'attentat.

Les hôpitaux locaux ont indiqué avoir reçu 61 corps dont 7 sont pour le moment non identifiés. Parmi les victimes figure un capitaine, a indiqué l'hôpital militaire de Quetta. La plupart des autres sont de jeunes recrues de l'académie. Quelque 118 personnes ont également été blessées.

Selon l'armée, les assaillants ont pénétré avant minuit dans le Collège de police situé à une vingtaine de kilomètres à l'est de Quetta, capitale de la province du Baloutchistan. Les vastes locaux abritaient des centaines de recrues de la police, dont beaucoup ont fui, terrifiées, pendant l'assaut.

"Nous étions assis en train de jouer aux cartes. Nous avons soudainement entendu des tirs et nous nous sommes cachés sous les lits. Les tirs étaient intenses et nous ne savions pas quoi faire", a raconté Arslan, une recrue blessée soignée à l'hôpital. L'un des assaillants s'est fait exploser, a témoigné un autre jeune homme blessé, Rizwan.

 

Un groupe allié aux talibans

Sur place, "nous avons découvert que des recrues avaient été prises en otage", a expliqué le général Sher Afgan, commandant du corps paramilitaire chargé de la contre-offensive. Le général a attribué l'attaque à une faction du groupe islamiste Lashkar-e-Jhangvi, allié des talibans pakistanais. Selon lui, les assaillants "communiquaient avec des cadres en Afghanistan".

Les terroristes "opéraient auparavant depuis le Pakistan. A présent ils le font depuis l'autre côté de la frontière" afghane, a accusé de son côté le ministre de l'Intérieur Chaudhry Nisar Ali Khan..

L'attentat a fait l'objet de deux revendications distinctes, la première des talibans pakistanais (TTP) et la seconde de l'organisation Etat Islamique (EI).

Province pauvre, mais stratégique

La première explique dans un communiqué que l'attentat visait à "venger le meurtre indiscriminé de nos moudjahidines" par des membres des forces de l'ordre dans la province du Pundjab. L'EI a pour sa part affirmé via son agence de propagande Amaq que l'attaque avait été menée par "trois kamikazes de l'Etat Islamique".

Le Baloutchistan, la plus vaste et la plus pauvre des provinces du Pakistan en dépit d'importantes ressources naturelles, est l'une des plus instables du pays. Elle est régulièrement secouée par des violences islamistes, en proie à des conflits inter-communautaires ainsi qu'à une insurrection séparatiste.

En août, un attentat revendiqué à la fois par une faction talibane, Jammat-ul-Ahrar (JuA), et par l'EI, avait fait 73 morts dans un hôpital de Quetta.

Le Baloutchistan est également considéré comme stratégique car il est appelé à abriter d'ambitieuses infrastructures routières et énergétiques devant relier la Chine à la mer d'Arabie représentant 46 milliards de dollars d'investissements chinois.

tandis que les ambulances transportant les victimes entraient et sortaient à toute allure.

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