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Venezuela: grève générale dix jours avant l'élection d'une assemblée constituante

Dans dix jours, une assemblée constituante sera élue pour réécrire la Constitution du Venezuela. Le compte à rebours a commencé. La grève générale de 24 heures est le point culminant des manifestations contre le président Maduro qui ont débuté il y a quatre mois. Selon les analystes toutefois, il n'y a que l'armée qui pourrait changer la donne.

20 juil. 2017, 07:52
"L'assemblée constituante n'est rien d'autre qu'une manière de déguiser la transformation du Venezuela en un Etat communiste" selon le président de Fedecamaras.

Le Venezuela se réveillait jeudi affecté par une grève générale de 24 heures à l'appel de l'opposition. Elle est portée par le vote massif de 7,6 millions de personnes lors de la consultation contre le président Maduro et son projet de modifier la Constitution.

La grève, qui devait commencer à 06h00 locales (midi en Suisse), marquera le début de "l'heure zéro", c'est-à-dire une montée en puissance des protestations qui ont débuté le 1er avril.

Les antichavistes sont lancés dans un contre-la-montre: dans dix jours, les 545 membres de l'assemblée constituante seront élus avec pour mission de réécrire la Constitution.

"J'ai sept ouvriers et je vais leur payer la journée. Peu importe de perdre une journée de travail quand on est en train de perdre un pays. Je rejoins la mobilisation pour essayer de sauver le peu qui nous reste, pour accroître la pression", explique un patron d'une petite entreprise du bâtiment au sud-est de Caracas.

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L'opposition a appelé à une grève générale doublée de blocages de rues. La grève est soutenue par le patronat, les chambres de commerce et d'industrie, une partie des syndicats, les étudiants et les entreprises de transport.

Le pays est perturbé depuis bientôt quatre mois par une vague de manifestations qui ont déjà fait près d'une centaine de morts. Alors que 70% des Vénézuéliens rejettent l'assemblée constituante, selon l'institut Datanalisis, les analystes estiment que des actions comme celle de jeudi sont "nécessaires mais insuffisantes". Seule l'armée, soutient inconditionnel au président Nicolas Maduro, pourrait faire pencher la balance, juge le politologue Luis Salamanca.

Le spectre cubain

Confronté à une intense pression diplomatique, le chef de l'Etat socialiste assure que la Constituante continuera contre vents et marées "pour la paix et le redressement économique" du pays.

"Elle continue, plus que jamais", a souligné mardi M. Maduro, en rejetant les menaces de sanctions économiques "fortes" du président américain Donald Trump en cas de maintien du projet.

Certains secteurs économiques, accusés par le président de mener une "guerre économique" contre le pays, craignent l'instauration, via la Constituante, d'un modèle économique "à la cubaine" qui empirerait la situation économique du pays, selon eux.

 

 

Mais le gouvernement, qui a menacé de sanctions les entreprises qui rejoindront la grève, a de son côté la très stratégique industrie pétrolière et la fonction publique qui compte près de trois millions d'employés.

"Une grève dans un pays pétrolier où le gouvernement contrôle cette production revient à un bras de fer financier opposant l'entrepreneuriat et une population affamée et appauvrie à un gouvernement aussi ruiné, mais qui contrôle les maigres ressources du pays", estime Luis Vicente Leon, de l'institut Datanalisis.

Journées déterminantes

Marcela Maspero, coordinatrice de l'Union des travailleurs du Venezuela (UNETE), une des principales du pays, a assuré qu'un grand nombre de travailleurs "sont soumis à des pressions", mais participeront néanmoins à la grève.

 

 

"Ces jours-ci sont déterminants pour savoir si le gouvernement comprend qu'une sortie pacifique et démocratique de la crise, pour les travailleurs, cela signifie retirer la Constituante", a déclaré le dirigeant syndical Froilan Barrios.

Frappé par une sévère pénurie d'aliments et de médicaments et une inflation galopante, le Venezuela, autrefois riche pays pétrolier, a perdu 70% des ses entreprises ces dix dernières années et celles qui restent fonctionnent à 30% de leurs capacités, selon le syndicat patronal Fedecamaras.

"L'assemblée constituante n'est rien d'autre qu'une manière de déguiser la transformation du Venezuela en un Etat communiste", assure de son côté le président de Fedecamaras, Carlos Larrazabal.

 

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