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Mobilité dans l'arc lémanique: l'autoroute, c'est dépassé!

Vincent Kaufmann a analysé l’état du trafic de la région. Et pour lui, inutile d'investir dans les infrastructures routières. Il lancera le débat lundi prochain.

16 mars 2016, 17:38
/ Màj. le 17 mars 2016 à 06:30
L'un des invités du Forum économique de La Côte est Vincent Kaufmann, spécialiste de la mobilité à l'EPFL.

La 6e édition du Forum de l’économie de la Côte (FELC) aura lieu lundi 21 mars,  au Théâtre de Beausobre à Morges. Elle sera consacrée aux enjeux économiques de la mobilité. L’un des invités de cette journée est Vincent Kaufmann, professeur d’analyse de la mobilité à l’EPFL. Il connaît très bien les problèmes de circulation régionale puisqu’il fait tous les jours l’aller-retour entre Lausanne et Genève. Ce passionné décrit son domaine de recherche avec humour: "La mobilité, c’est des gens qui bougent, tout simplement!" Et pourtant, le sujet est bien plus complexe qu’il n’y paraît.

Comment jugez-vous le trafic régional?

En Suisse, on pense petit et à court terme! Et ici aussi.  Que ce soit l’autoroute ou les rails, aucune de ces infrastructures n’a été conçue pour le flux actuel.

Pourquoi n’arrive-t-on pas à voir grand?

Il y a d’une part un écart générationnel entre les discours politiques et les réalisations. Et surtout, les décisions se jouent à l’échelle locale. Donc, les budgets comme les projets sont pensés pour les besoins locaux et donc, sans tenir compte des paramètres extérieurs. C’est le cas du M2 à Lausanne qui est déjà saturé car il n’a pas été dimensionné avec suffisamment de capacité pour absorber la masse des pendulaires qui viennent travailler à Lausanne. Le problème avec la mobilité, c’est qu’elle est par nature transversale. Mais au niveau politique, le projet est généralement traité de manière sectorielle, par un seul département en général.

Quelle est la conséquence de cette vision à court terme?

C’est que nous faisons l’erreur de regarder un tronçon  comme un flux isolé alors qu’il faut le prendre dans son ensemble. Du coup, la seule solution qui vient à l’esprit, c’est élargir les routes. Mais en continuant ainsi, nous sommes en train de faire de la Suisse, une très grande ville, dont les cantons sont les quartiers. Et, sans même nous en rendre compte! C’est ça le danger. Maintenant, nous devons nous demander si faire de la Suisse une grande ville est ce que nous voulons faire. Pour moi, la réponse ne peut que résulter d'un vaste débat public sur l'avenir. C’est une question sociétale qui doit être débattue pour que des décisions politiques puissent être prises. Et c’est la question que j’aimerais poser aux acteurs publics et privés lundi prochain. 

 

Retrouvez l'intégralité de l'interview dans nos éditions (papier + e-paper) de ce jeudi 17 mars.

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