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L'opticien redoute de se faire expulser de son magasin lundi

Ayant épuisé toutes les voies de recours contre la résiliation de son bail, l’opticien de la rue Saint-Jean se voit signifier l’expulsion de son magasin et de son domicile lundi 8 février. Motifs: loyers en retard en 2010.

03 févr. 2016, 16:50
Yves Jaques devant le magasin exploité par sa famille depuis près de neuf décennies dont il risque l'expulsion lundi 8 février.

Yves Jaques, représentant de la troisième génération de Jaques, spécialistes de l’optique et de la bijouterie, y vit ses derniers jours, promis à une expulsion imminente.

Lundi prochain 8 février devrait marquer la fin d’un commerce initié par son grand-père dans cette même rue Saint-Jean en 1929. A cette date, Yves Jaques prévoit rien de moins que son expulsion forcée de son commerce mais aussi de son logement qu’il loue, à l’étage du dessus. Motif: des loyers impayés il y a cinq ans qui ont fait entrer le commerçant dans un bras de fer continu et indirect avec le propriétaire de l’immeuble.

«Voilà cinq ans que je subis des pressions d’un agent d’affaires lausannois mandaté par la régie immobilière, souffle l’opticien. Il est vrai que j’avais des loyers en retard qui sont tous réglés désormais.»

Du côté de la régie, on évoque la protection des données personnelles pour ne pas révéler l’ampleur du litige. «Les baux ont été résiliés pour juste motif, pour défaut de paiement. Le locataire a fait usage de tous les droits de recours et notre décision a été confirmée par la justice en dernière instance, ce qui démontre que le propriétaire et la régie sont dans leur bon droit», indique Laurent Decrausaz, directeur de la gérance chez Rytz & Cie SA.

Pour expliquer ses difficultés, Yves Jaques mentionne un marché de l’optique devenu extrêmement tendu, les problèmes de circulation en ville de Nyon.

A l’évocation de ses soucis sur Facebook, le commerçant a pu constater avec émotion de vives et généreuses réactions des internautes. «Certains ont proposé une collecte pour me financer. J’en suis très touché mais ce n’est pas de dons dont j’aurais eu besoin, mais bien de clients réguliers, car je souhaite avant tout faire mon métier.»

D’ici à samedi, le magasin Jaques Optique brade ses stocks à 50% de leurs prix. Pour le reste, Yves Jaques reste aux abois, en quête d’un toit pour la semaine prochaine. «Face aux prix des loyers dans la région, je sens que je vais me retrouver à loger chez mon père. C’est dur quand on a 58 ans!»

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