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La région multi-millionnaire grâce à la culture

Selon les résultats d’une récente enquête initiée par le Conseil régional du district de Nyon, les institutions culturelles génèrent plusieurs millions pour l’économie locale.

09 mai 2017, 17:26
/ Màj. le 09 mai 2017 à 18:05
Douze institutions culturelles des districts de Nyon et Morges ont été passée au crible dans l'étude menée par le Conseil régional.

Les événements culturels rapportent gros. Et pas seulement Paléo. Selon les conclusions d’une étude initiée par Régionyon, l’impact des festivals et autres salles de spectacle sur l’économie locale se chiffre à près de 14 millions de francs sur un an. Ceci sans tenir compte du mastodonte de la Plaine de l’Asse, volontairement mis à l’écart pour ne pas fausser les statistiques.

 «J’avoue qu’on ne s’attendait pas à un tel résultat», s’enthousiasme Nathalie-Raya Etter, responsable de pôle au sein du Conseil régional. Cette issue positive a ainsi permis à l’association intercommunale de poser l’équation suivante: un franc investi dans la culture en génère quatre pour la région.

Lire aussi: «Grâce à cette étude, nous pourrons convaincre»

Concrètement, l’étude a été réalisée par Grégory Saudan, consultant indépendant. Ce dernier a passé au crible douze institutions de La Côte. Dix actives dans le district de Nyon (dont Paléo avant de le mettre ‘‘hors-jeu’’ car trop gros) et deux dans celui de Morges. «Nous avons défini un échantillon représentatif de toute la région. Il inclut ainsi des événements situés à Gland, Rolle, Morges, Begnins ou encore Tannay. L’idée était de faire moitié-moitié entre les salles de spectacles et les événements ponctuels, c’est à dire les festivals»,  explique le spécialiste.


«L'objectif était avant tout de mettre en lumière nos institutions, pas de les comparer, chacune ayant ses spécificités.»


Pour calculer l’impact économique de celles-ci, Grégory Saudan a additionné les sommes engagées par les organisateurs dans leur région, les salaires de leurs employés, les dépenses de leur staff et bien entendu des spectateurs, notamment en termes de nuitées. «Mais nous n’avons pris en compte que les dépenses de personnes venant de l’extérieur de la zone de chaque institution», précise-t-il.

En tête des manifestations générant le plus d’argent pour leur région, on trouve le Théâtre de Beausobre à Morges (4,8 millions) et Visions du Réel à Nyon (3,5 millions). En queue de peloton, les Variations musicales de Tannay (176'000 francs) et le Jval Festival de Begnins (94 000 francs). «Mais l’objectif était avant tout de mettre en lumière nos institutions, pas de les comparer, chacune ayant ses spécificités», insiste Nathalie-Raya Etter.

Difficile en effet de confronter une grande salle comme Beausobre, ouverte au public neuf mois par année, à un petit festival comme le Jval, qui n’a lieu que durant trois jours en fin d’été.

Un outil pour l’avenir
Les responsables de salles et festivals ont accueilli positivement la démarche. A l’instar de Marie-Claire Mermoud, directrice du Casino Théâtre de Rolle. «Pour un lieu émergent comme le nôtre, c’est très important. Le fait d’avoir été pris en compte démontre que nous sommes désormais reconnus.» Mais la responsable du Casino y voit également un précieux outil politique. «Cela nous donnera du poids vis-à-vis du Conseil communal, du Conseil régional ou encore du Canton, au moment de solliciter des subventions.» Elle a d’ailleurs d’ores et déjà demandé qu’un exemplaire de l’étude soit envoyé à chaque membre du Législatif rollois.


«Cela nous donnera du poids au moment de solliciter des subventions»


Même son de cloche du côté du Far et de sa directrice Véronique Ferrero Delacoste. Même si cette dernière confie avoir eu tout d’abord quelques réticences à participer. «C’est toujours un peu compliqué de calculer l’impact d’un événement culturel. Cela implique des critères différents de ceux utilisés pour les acteurs économiques traditionnels. Au final, l’expérience s’est révélée très intéressante. Elle nous a poussé à nous intéresser de près aux différents flux que génère notre festival.»

Et la boss du Far de mentionner, elle aussi, que la recherche de Grégory Saudan constitue «un outil» dont elle se servira à l’avenir, pour solliciter sponsors et collectivités publiques.   

Qui est le plus attractif?
En parallèle, l’étude s’est également penchée sur l’impact médiatique des événements concernés. «J’ai distingué les médias régionaux des autres», explique Grégory Saudan. L’on apprend par exemple que 90 médias - dont 97% basés hors district - ont couvert l’an dernier Visions du Réel. Ce qui représente, par extension, un joli coup de pub pour la région. Si la manifestation devaient se payer une couverture publicitaire équivalente, elle devrait débourser près de 12 millions de francs.


«Nous allons désormais lancer des enquêtes plus poussées, sur le terrain, pour sonder notamment les spectateurs.»


Dernier point analysé: l’attractivité de chaque institution. C’est Visions du Réel et Le Livre sur les Quais, à Morges, qui remportent la meilleure note en la matière.  «Pour établir cet indicateur, nous nous sommes basés sur plusieurs critères. Comme le degré d’innovation, le nombre de bénévoles, le nombre moyen de spectateurs.» Les responsables ont ainsi dû évaluer leur salle ou leur festival, en fournissant chiffres et justificatifs.

«Nous allons désormais lancer des enquêtes plus poussées, sur le terrain, pour sonder les spectacteurs», annonce Grégory Saudan. Une nouvelle étude est ainsi en cours pour Visions du Réel. Deux autres suivront cet été: l’une sur Le Livre sur les Quais, l’autre sur le Far. 

Dans l’idéal, le Conseil régional souhaiterait mener ce type d’enquête tous les deux à trois ans. Reste qu’il est désormais clairement établi que les festivals et salles de spectacle représentent une richesse non négligeable, au sens propre comme au figuré.

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