Homme de théâtre autant qu’il est opticien dans la lignée des deux générations qui l’ont précédé, Yves Jaques finit sur une boutade: "le 28 mai, je ferai mon dernier Marché de printemps. Et j’y tiens, annonce-t-il. Chez Jaques Optique, on partagera le dernier verre à l’œil."
Il s’en est fallu de peu pour que «l’opticien aux p’tits soins» n’atteigne pas ce grand rendez-vous printanier des commerçants. Mercredi dernier, la régie et l’agent d’affaire qu’elle avait mandaté depuis quelques années pour recouvrer des arriérés de loyers sont venus accompagnés d’un serrurier et d’un déménageur à la rencontre convoquée par la justice de paix.
Assisté de son avocate, Yves Jaques a obtenu de la juge de paix une ultime prolongation jusqu’au 2 juin. Ce jeudi-là, l’opticien, qui a déjà quitté son appartement de la rue Saint-Jean, devra avoir vidé son échoppe, au-dessous de son logement.
Concurrence féroce sur le marché de l'optique
A la régie Rytz, Gérald Morand, administrateur explique que son agence immobilière "a tout essayé, depuis cinq ans que dure ce litige." "Nous n’y pouvons rien si ce commerce ne tourne plus face à une concurrence qui, il est vrai, est des plus féroces."
Yves Jaques est désormais en quête d’un toit et d’un emploi. Mais avant cela, il compte bien partager son «dernier verre à l’œil» ce samedi avec ses amis et ceux qui l’ont soutenu, devant «sa» boutique où il profitera de présenter ce qu’il envisage comme son salut, tant pour un éventuel avenir professionnel que comme solution de logement, à savoir la Tiny House, petite maison de quelques mètres carrés, montée sur roues, qui sera installée un jour durant à la rue Saint-Jean.
Retrouvez les réactions des deux parties en litige dans nos éditions payantes de ce mardi 24 mai.