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Menu «Best-Of» peu pimenté

Au Paléo mardi soir, les Red Hot Chili Peppers étaient attendus comme un événement. Récit d’un concert qui manquait cruellement de piquant.

19 juil. 2017, 02:29
Sur la grande scène du Paléo, les Red Hot Chili Peppers ont enchainé leurs tubes d'antan avec peu d'entrain.

En ouverture de sa 42e édition, Paléo a accueilli pour la première fois les mastodontes du rock californien. Une venue qui marquait également leur retour en terres romandes, 29 ans après un concert à la Dolce Vita lausannoise. Si les Red Hot Chili Peppers - depuis habitué aux stades - ont réussi à se construire une réputation d’indétrônables de la scène rock, mariant une énergie juvénile à un groove imparable, leur aptitude à dompter aujourd'hui la scène questionne. D’autant que le quatuor américain arrive au terme d’une tournée de plus d’une année et qu’il a récemment effleuré l’idée d’une retraite prochaine.

De grandes attentes

Mais mardi soir, aux alentours de 23h20, la masse de festivaliers agglutinée sur la plaine de l’Asse suffit à témoigner d'une fidélité sans faille à un groupe mythique. Et de grandes attentes. Sur un air de saxophone, Flea, bassiste explosif et iconique de la formation, se paye une entrée ovationnée. Avant que n’entre en scène le petit dernier de la bande, le guitariste Josh Klinghoffer, et le cogneur Chad Smith, assis derrière ses fûts entourés d’écrans ronds projetant leurs  silhouettes. Le trio se chauffe gentiment, puis le frontman déboule, casquette et débardeur multicolore, pour un début en grandes pompes.

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Quoi de plus efficace que le slapbass de «Can’t Stop» pour lancer un show? Conquise d’emblée, la foule entonne le refrain incontournable du tube de l'album «By The Way» (2002). D’un groove toujours aussi précis, le duo basse/batterie reste à la hauteur de sa réputation. «Feel that shit!» lance l’amuseur à quatre cordes dans son costume bigarré. «Snow (Hey Oh)» ralentit le tempo. Le chanteur Anthony Kiedis, lui, semble peu concerné. Ses quelques sautillements fébriles et le dévoilement de son buste tatoué ne sauveront pas sa prestation machinale et désinacarnée.

Sans éclats

En proposant les titres de son dernier opus, «The Getaway» (2016), les piments californiens s’enferment peu à peu dans une ritournelle ronronnante et sans éclats. Pourtant, le niveau de jeu est incontestable. En témoigne les (courtes) transitions instrumentales qui démontrent une complicité fraternelle des musiciens et un réel plaisir à jouer.

Mais l'enchainement des tubes «Californication», «Suck My Kiss» ou «Soul To Squeeze» n’atteindra pas la folie, l’énergie, ni même la puissance attendues dans la fosse. Même si «By The Way» amènera tout de même le groupe à se lâcher. Enfin. À l’heure du rappel, le public profite des derniers instants. Sur l’énergique «Give It Away», Anthony Kiedis s’approche du premier rang qui espère un dernier sursaut rock’n’roll du frontman. En vain. Quelques mains serrées et puis s’en va. Finalement, le menu des piments rouges n’était pas si piquant.

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