Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Monter un giron, ce travail de titan

Pour leur manifestation en juin à Bassins, puis en juillet à Saint-Oyens, les Jeunesses se consacrent à l’organisation de plusieurs jours de fête. Depuis des mois.

24 mai 2017, 13:23
/ Màj. le 24 mai 2017 à 16:00
Tous les week-ends, la Jeunesse de Bassins monte son giron.

Qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il vente, les Jeunesses sont à l’œuvre. C’est le cas de celles de Bassins et Saint-Oyens qui, toutes deux, organisent un giron cet été. Car l’organisation d’une telle fête ne s’improvise pas. 

Au fil des ans, ces girons ont pris de l’ampleur. Ceux de la Fédération vaudoises des jeunesses campagnardes, l’organe faîtier, sont même devenus quasiment professionnels. Mais qu’est-ce qui pousse ainsi ces jeunes à consacrer autant de temps à l’organisation de ces fêtes? Pourquoi veulent-ils construire plus grand, plus beau, plus cher? 

Organisation chronophage

Deux ans avant la manifestation, les jeunes déterminent le thème de la fête; et un an avant, ils commencent à acquérir, louer ou fabriquer ce qui deviendra un village éphémère. «Nous avons pris l’habitude d’aller acheter du matériel à la fin des girons organisés par d’autres jeunesses,» révèlent les présidents, Etienne Mercet, pour Bassins et Lauranne Desarzens, pour Saint-Oyens. Igor Dupuis, électricien, a été membre de la Jeunesse de Saint-Oyens de 1996 à 2002. 

«C’est vrai que le giron de 1998 auquel j’ai participé était bien plus modeste», admet-il. Depuis, il prête main forte aux sociétés de la région, notamment cette année à Saint-Oyens, où il réside. «L’électricité, c’est l’un des postes les plus importants, dit-il, car sans ça, il n’y a pas de fête.» Il est le premier à venir sur le terrain, six mois à l’avance. «En raison de normes de plus en plus strictes, nous devons investir dans du matériel de plus en plus pointu et de plus en plus coûteux. Heureusement, au fil des ans, j’en ai récupéré pas mal ici ou là. Nous sommes trois pour tout monter. Quelques jours avant le coup d’envoi, une entreprise spécialisée vient tout contrôler.» 


«Depuis août dernier, nous travaillons sur les décorations. Les premiers travaux ont commencé sur le terrain en mars.»


Les parents et le grand-père de Lauranne Desarzens étaient membres de la jeunesse avant elle. C’est donc naturellement, qu’elle est entrée à celle de Saint-Oyens en 2012. Elle explique: «Depuis août 2016, nous travaillons sur les décorations. Les premiers travaux ont commencé sur le terrain en mars. Nous aurons trois cantines, en plus de la tonnelle que nous louons à Longirod. Pour monter tout ça, nous avons une équipe de trois menuisiers, et quelques bonnes âmes. Nous sommes très fiers de notre travail. On a eu de la chance, car la commune nous a offert le bois.»

Avant de commencer, la société a été contrainte d’investir quelque 60'000 francs pour assurer les frais de base. «Sans le sponsoring, nous n’arriverions pas faire tout cela. Grâce à quelque 300 entreprises, nous pouvons envisager de belles choses. Certains disent que nous sommes fous! Mais c’est génial cette ambiance ! Il est important de perpétuer les traditions, de resserer les liens. En plus, cela nous permet d’acquérir une expérience qui peut être utile aussi dans le monde professionnel.» 

Habituellement, les «anciens» sont nombreux à donner un coup de main. «La grand-mère d’Igor Dupuis nous a autorisé à tirer une ligne électrique depuis chez elle pendant le montage», cite-t-elle à titre d’exemple. Depuis mars, les 21 membres de la société travaillent tous les samedis. En avril, il y ont ajouté le jeudi soir. Et à partir de l’Ascension, ils y seront tous les soirs. «Il est vrai que, par rapport au giron 2008, nous avons presque doublé le site. On est content de faire ça». 

Impossible sans bénévoles

Les douze membres de la jeunesse de Bassins peuvent compter sur 50 à 100 bénévoles et un comité d’organisation de cinq personnes. Sans oublier une vingtaine d’externes, membres de divers commissions. 

Maurice Gruaz, ex-syndic de Bassins, est également ancien membre d’une jeunesse. Et il était président du comité d’organisation lors du dernier giron au village, en 2000. «Les jeunes étaient venus me chercher. Ils étaient six, et reprenaient un giron après 21 ans d’absence. C’était pas gagné d’avance, d’autant que Caribana tombait le même week-end. Avec l’expérience, on arrive assez rapidement à voir jusqu’où on peut aller. Nous aidons les jeunes pour éviter qu’ils se plantent. La mauvaise expérience de la fête du drapeau leur a appris à revoir leurs tarifs, à trouver le juste milieu.»


 «Avec l’expérience, on arrive assez rapidement à voir jusqu’où on peut aller. Nous aidons les jeunes pour éviter qu’ils se plantent.»


Pour une organisation qui, effecitvement, n'a plus grand chose à voir avec la réalité de l'époque. «Lorsque j’étais adolescent, à Begnins, il n’y avait pas grand chose, c’était loin d’être ce que c’est aujourd’hui. L’avantage de ces fêtes, outre qu’elles resserrent les liens, c’est que les jeunes apprennent à gérer.» Tout en raillant encore l'Etat et ses exigences «excessives», le Bachenard garde foi en ces manifestations fédératrice. «Une excellente expérience, quelle que soit l’ampleur de la fête.»

Votre publicité ici avec IMPACT_medias