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Les vitrines vides se multiplient

Depuis quelques mois, au centre-ville de Nyon, les boutiques ferment à tour de bras. La conseillère communale Véronique Bürki tire la sonnette d'alarme tandis que la Ville planche sur des solutions. Du côté de Morges, on s'en sort mieux, malgré quelques inquiétudes.

28 févr. 2017, 16:21
/ Màj. le 01 mars 2017 à 08:30
Walter Schoch, bijoutier-horloger à la rue de la Gare, à Nyon: "A Nyon, le commerce est vraiment sinistré. Lorsque je me suis installé il y a vingtans, le centre-ville était plein de vie."

Du centre-ville au bord du lac, les vitrines vides prolifèrent à Nyon. En l’espace de quelques mois, la rue de la Gare a perdu un café, une boucherie et un magasin de maroquinerie. La rue du Collège, elle, a vu son bijoutier mettre la clé sous la porte et un local, occupé auparavant par un coiffeur qui a déménagé, est à remettre. Quant au quartier de Rive, quatre enseignes ont été récemment désertées. Certaines sont en passe de trouver un repreneur, d’autres sont toujours à louer.

On le sait, les temps sont durs pour le commerce local. La faute au franc fort, au shopping sur Internet ou encore à un centre-ville réputé difficilement accessible en véhicule. L’automne dernier, ces problématiques avaient été abordées lors d’un forum organisé par les autorités. Etude d’expert à l’appui, quelques pistes avaient été esquissées. Comme réaménager les places de la Gare et du Château, peu accueillantes.

>>> A lire "L'emplacement est-il maudit?"

En attendant, l’hécatombe se poursuit. Selon Véronique Bürki, commerçante et élue PLR, huit boutiques supplémentaires fermeront d’ici fin 2017. Avec la crainte, dit-elle, de voir ces locaux repris par des coiffeurs ou des enseignes de restauration take-away, qui pullulent actuellement en ville et n’ont pas à craindre la concurrence d’Internet. L’élue a tiré la sonnette d’alarme, lundi soir, en déposant une interpellation au Conseil communal. Avec, en substance, cette question: qu’attend la Municipalité pour réagir?

«On attend toujours!» 

Véronique Bürki est convaincue que les autorités ont les moyens d’améliorer la situation. «En 2007, la Société industrielle et commerciale (ndlr: la SIC) que je présidais avait co-financé avec la Ville une étude de marché baptisée Usine 21, raconte-t-elle. Il en était ressorti plusieurs solutions. Comme donner un coup de jeune au mobilier urbain et installer un système de panneaux ‘‘totems’’ pour signaler la présence de certains commerces moins visibles. Aujourd’hui, on attend toujours!»

Autre impératif, selon elle: il faut que la Municipalité communique mieux sur l’accessibilité du centre-ville. «Les bouchons engendrés par les nouveaux feux de circulation, installés en décembre 2014, ont fait fuir les clients. Si la situation s’est améliorée depuis, les gens ont intégré l’idée que circuler à Nyon, c’est la catastrophe. Ils continuent donc d’aller faire leurs achats en périphérie.»

>>>A lire:  "La faute aux nouveaux feux?"

De son côté, le président de la SIC, David Pernet, salue l’initiative de la conseillère PLR. Et déplore que «le temps long du calendrier politique ne soit pas le même que celui du commerce».  

Du concret en vue  

Sauf que l’agenda des autorités semble cette fois-ci coïncider. Celles-ci assurent plancher  activement sur un préavis touchant directement à la problématique. «Il sera probablement présenté lors du prochain Conseil», informe le syndic Daniel Rossellat. 

Son contenu? Une série de mesures découlant du forum et de l’étude de cet automne. Telles que l’engagement d’un délégué économique, qui ferait le lien entre commerçants et secteur privé, et la création d’une signalétique. On n’en saura pas plus pour le moment, certains points étant encore discutés au sein du bureau municipal. «Nous n’avons pas tous la même sensibilité en matière d’interventionnisme», confie le syndic. 

>>> A lire:  "Des pistes pour dynamiser le commerce." 

Ce dernier tient toutefois à préciser que la Ville, consciente du problème, ne pourra pas faire de miracles. «Nous avons une responsabilité vis-à-vis de ce problème mais notre marge de manœuvre reste limitée. Nous ne pouvons pas agir sur le cours du franc ni sur le phénomène de l’achat en ligne. Il faut garder à l’esprit que nous évoluons dans une économie de concurrence et que certaines mutations sont, de fait, inévitables.»  

Forte clientèle potentielle 

Reste que Daniel Rossellat ne dresse pas un bilan aussi sombre que Véronique Bürki. Plusieurs commerces se portent bien, dit-il, et une partie de ceux qui ont fermé l’ont fait avant tout en raison d’une mauvaise gestion. «Et puis, lorsque la SIC organise un événement public, la population répond présent.»

Enfin, l’élu rappelle l’importante fréquentation quotidienne de la localité, qui représente un fort potentiel de clientèle. «Chaque jour, ce sont près de 13 000 pendulaires qui viennent travailler à Nyon. Ce chiffre ajouté à celui de la population fixe – soit 20 000– cela représente près de 33 000 personnes en ville.» Tout l’enjeu étant à présent de les convaincre de consommer localement.

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