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Nyon/St-Prex: le Brexit a des répercussions sur La Côte

Trois Britanniques habitant La Côte témoignent sur la sortie de l’Union européenne décidée par le peuple d’Albion. Catherine Nelson-Pollard, auteure d’une chronique hebdo en anglais dans Le Quotidien de la Côte, habitante de Nyon, Edward Gueritz, suisso-britannique de Saint-Prex ainsi que son père Guy sont attristés de la décision de leurs compatriotes.

24 juin 2016, 12:17
La Britannique et résidente nyonnaise Catherine Nelson-Pollard, "columnist" au Quotidien de La Côte et partisane déçue du maintien de son pays dans l'Union Européenne.

Le choc pour de nombreux Britanniques résidant sur La Côte est immense : «ça fait quatorze ans que je me sens européenne. Depuis mon installation en Suisse, à Nyon…» explique Catherine Nelson-Pollard. «Je pense qu’on est meilleurs à plusieurs que seuls. Je pense aussi surtout que le projet de l’Union européenne empêchait, après les ravages de la 2e Guerre Mondiale, qu’un pays prenne le dessus sur les autres… c’est vraiment dommage de revenir en arrière. Je ne pense même pas aux conséquences économiques, aux visas de travail et de résidence nécessaires maintenant aux Britanniques qui voudront s’expatrier…» Catherine précise aussi que tout ne va pas changer en quinze jours, un peu comme lors du vote du 9 février 2014 dénonçant les accords bilatéraux entre la Suisse et l’UE. Catherine conclut avec cette pointe d’humour britannique «qui on va pouvoir blâmer maintenant?»

"C'est bête..."

Le Premier Ministre David Cameron quitte le gouvernement et la jeunesse britannique est en pleurs, pas parce que Cameron part mais parce qu’elle a voté à 70% pour le maintien et que très majoritairement les aînés ont voté contre. Ce qui pourrait laisser libre Boris Johnson (et son projet politique inspiré du modèle australien) et les défenseurs d’une politique anti-immigration dure à la Nigel Farage (le parti UKIP est profondément anti-immigration) de placer leurs pions.

«C’est bête… » explique le Saint-Préyard Edward Gueritz, né Britannique mais aujourd’hui Suisse. «Tous les problèmes abordés dans le débat ne vont pas s’interrompre du jour au lendemain. L’immigration des ressortissants des autres pays européens en Grande-Bretagne n’était pas le problème, celle venue des autres pays l’était beaucoup plus. Je pense que ce sera encore plus difficile à résoudre maintenant. En Suisse, où je suis né il y a vingt ans, on va voir apparaître des soucis pour l’obtention de permis de travail.»

Le sentiment général qui prévaut dans la famille Gueritz est que cette décision arrive tard, que le Royaume-Uni est déjà une version grand format de la Suisse avec toutes ses communautés. Les Saint-Préyards sont choqués par une décision d’un peuple à laquelle ils n’ont pas été associés.

Un vote confisqué pour les expats de plus de quinze ans

«Les Britanniques qui ne sont plus sur le territoire depuis 15 ans ne sont pas autorisés à prendre part au vote… » raconte Guy Gueritz, «le débat anti-immigré était déplacé. La majorité des immigrés provient des ex-colonnies du Commonwealth, pas d’Europe. Les médias britanniques sont très partisans et ont parfois avancé les mauvais arguments. La ville de Londres a elle-aussi œuvré contre l’Europe, car sa place financière ne veut pas être gouvernée par des instances européennes. Je travaille dans une compagnie tournée vers l’international, un groupe américain représenté en Suisse et je peux vous dire qu’économiquement une Union Européenne avec le Royaume-Uni en son sein sera toujours plus compétitive face aux Américains que sans le Royaume-Uni… On aurait dû en tant qu’expatriés britanniques être associés à ce vote car nous serons certainement les plus impactés. » 

 

 

   

 

 

 

 

 

 

 

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