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Finances cantonales: Genève doit réduire ses dépenses

La Chambre de commerce, d'industrie et des services de Genève (CCIG) a affirmé lundi que le canton de Genève vivait au-dessus de ses moyens et devait réduire ses dépenses.

24 juin 2013, 14:21
Des policiers doivent notamment être affectés à la surveillance des ambassades

Le canton de Genève vit au-dessus de ses moyens. Il doit aligner son train de vie sur les autres cantons d'importance comparable, a affirmé lundi la Chambre de commerce, d'industrie et des services de Genève (CCIG).

"Genève continue de vivre au-dessus de ses moyens. L'état des finances genevoises est inquiétant, alors qu'un climat d'animosité à l'égard des riches se répand", a déclaré le directeur de la CCIG Jacques Jeannerat, en présentant une nouvelle étude sur les "impôts et dépenses publiques" dans le canton.

L'étude est accablante: Genève est le canton suisse qui dépense le plus, plus de 22'000 francs par habitant, contre moins de 15'000 francs pour Zurich et Vaud. C'est aussi le canton qui taxe le plus, devant Bâle-Ville, plus de 14'000 francs par habitant, et 40% de plus que le canton de Vaud.

C'est le canton où les charges du personnel de la fonction publique sont les plus importantes, soit 8000 francs par habitant, contre 5000 francs pour Vaud et Zurich. Genève a aussi la dette publique la plus élevée de Suisse, soit 35'000 francs par habitant, contre 15'000 francs pour chaque Vaudois et 12'500 francs pour chaque Zurichois.

Fonction publique pléthorique

Interrogé par l'institut MIS Trend, un échantillon représentatif de 500 Genevois refuse une hausse d'impôts à 86% pour demander plutôt une meilleure gestion des ressources publiques. Pour le directeur de la CCIG, le message est clair: "Genève doit aligner son train de vie sur les autres cantons".

Selon l'étude, la solution au problème genevois n'est pas une hausse des impôts, "mais bien la nécessité pour l'Etat d'entreprendre une sérieuse cure d'amaigrissement". En regard des autres cantons, la fonction publique genevoise est trop nombreuse et très bien payée.

La CCIG propose, outre la limitation des remplacements de fonctionnaires lors de départs à la retraite, un contrôle plus rigoureux de l'absentéisme, une plus grande mobilité d'un service à l'autre et une hausse du temps de travail hebdomadaire. La Chambre ne va pas jusqu'à préconiser une baisse des salaires, alors même que le salaire médian dans le secteur public atteint 8407 francs contre 6775 francs dans le secteur privé.

Cri d'alarme

La Chambre patronale lance un cri d'alarme avant quatre initiatives, deux cantonales (suppression du bouclier fiscal et du forfait fiscal) et deux fédérales (initiative 1/12 et impôt sur les successions), qui, selon elle, pourraient déboucher sur une vague de départs de contribuables aisés et aboutir à une baisse des recettes fiscales. Car le canton a un talon d'Achille: 1400 personnes fortunées assurent le 20% des recettes fiscales, avertit la CCIG.

"Si la moitié de ces foyers partent du canton, c'est 10% des recettes qui disparaissent", a affirmé Yves Cogne, membre de la commission fiscale de la CCIG. Et le nouveau président de la Chambre Pierre Poncet d'insister: "Les forfaits fiscaux à Genève, ce sont 169 millions de recettes par an. Si ces forfaits sont supprimés, beaucoup des 710 contribuables concernés partiront, en particulier les Français", assure-t-il.

Les riches paient pour les autres

Grâce à quelques centaines de gros contribuables, plus de 30% des Genevois ne paient aucun impôt. Pour une fortune nette d'un million de francs, un contribuable genevois paie deux fois plus d'impôts qu'un Zurichois.

Or, assure la CCIG, "même Zurich a parfois de la peine à conserver des talents attirés vers de nouvelles places financières dynamiques, tels les Emirats, qui n'ont aucun impôt sur la fortune ou le revenu". Le risque de voir à Genève le fragile équilibre de cette pyramide s'effondrer est grand, préviennent les responsables de la Chambre.

La conclusion de la CCIG est simple: "Plutôt que de pousser certains contribuables à l'exil par une fiscalité exagérée et un climat psychologique agressif, il serait autrement plus intelligent d'attirer par une fiscalité modérée quelques gros contribuables supplémentaires. Car ils paient très largement pour les autres."

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