L'accusé est né à Genève et est d'origine indienne. Il doit répondre d'actes préparatoires d'assassinat et de tentative de meurtre. Le prévenu est tout petit et fluet. Il ne fait pas son âge. Devant les juges, il a expliqué s'être senti menacé. Il a aussi avoué avoir été en proie à une grande colère.
Il a été s'acheter un couteau de cuisine dans un supermarché à proximité de l'hôpital avec pour dessein d'attaquer le patient avec qui il s'était disputé. Ne le trouvant pas, il s'est rabattu sur une infirmière. Cette dernière a été poignardée à deux reprises et a dû son salut à l'intervention d'un collègue.
Pas de maîtrise de soi
"Je ne pouvais pas me contrôler", a relevé le prévenu. Il a déclaré avoir choisi une femme "pour exprimer sa colère", car "elle était plus faible". Aujourd'hui, il affirme regretter son geste, car cette infirmière était gentille et ne lui avait rien fait. Il est conscient que sa victime a été traumatisée et souffre d'insomnie.
L'avocat de la partie plaignante, Daniel Kinzer, soupçonne que l'accusé ne s'est pas attaqué à l'infirmière par hasard. Des problèmes relationnels avec les femmes expliqueraient l'agression, qu'il faudrait interpréter comme une vengeance. "Ma cliente a payé pour toutes les autres", a souligné l'avocat.
Evolution de comportement
"Je suis incapable de comprendre comment séduire une femme", a admis l'accusé. Il a toutefois affirmé avoir pris du recul par rapport à ces questions. Avant, un rejet provoquait chez lui colère et tristesse. Ce n'est plus le cas maintenant. Il affirme laisser tomber si une femme l'éconduit.
Le prévenu a aussi indiqué ne plus avoir d'hallucinations qui le faisaient entrer en contact avec des extraterrestres et des hommes lézards. Ses penchants satanistes ont également été refoulés, a-t-il encore assuré. Aujourd'hui, le prévenu aimerait bien se consacrer à l'art et développer sa spiritualité.
Le procès se poursuit lundi après-midi avec les plaidoiries et le réquisitoire du Ministère public.