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Logements sociaux: le premier hameau de studios mobiles voit le jour à Chêne-Bougeries

L'association Carrefour-Rue inaugure "Eureka", un hameau de 10 studios mobiles à Chêne-Bougeries. Ces logements sociaux pourront accueillir une vingtaine de personnes en situation précaire.

21 oct. 2014, 17:00
Vince Fasciani, responsable du projet, Noel Constant, centre, président de "Carrefour-Rue" et Pascal Jenny, administrateur, devant les containers.

A Genève, le premier hameau de studios mobiles de l'association Carrefour-Rue voit le jour sur un terrain de l'Etat, à Chêne-Bougeries. Les treize conteneurs colorés qui le constituent permettront à une vingtaine de personnes sans domicile fixe d'avoir un toit et une vie sociale.

Six éléments ont été installés mardi, les sept autres arriveront d'Italie la semaine prochaine, a indiqué à l'ats Vince Fasciani, responsable du projet à Carrefour-Rue. Baptisé "Eureka", le hameau comptera neuf studios simples de 14 m2, pouvant accueillir deux personnes, et un studio familial créé à partir de deux éléments. Les deux derniers conteneurs serviront de salle commune et de buanderie.

Tous les logements sont équipés d'une salle de bain complète et d'une cuisine. Ikea offre et installe le mobilier et la décoration, a fait savoir Noël Constant, fondateur et président de l'association privée d'action sociale auprès de personnes sans abri et démunies.

Hameau provisoire

Ce hameau provisoire occupe une surface de 6'000 m2 au 154, route de Malagnou. Située dans un quartier cossu, la parcelle arborisée compte aussi des bâtiments occupés par des étudiants. Elle a été rachetée par l'Etat de Genève à l'Université en janvier 2013, en vue d'y réaliser des logements. Dans l'attente de l'autorisation de construire, Carrefour-Rue loue les lieux pour 970 francs par an.

Le projet a coûté 450'000 francs, financés grâce à des soutiens privés et de la Ville de Genève. "Le coût de l'infrastructure a été plus élevé que prévu, car il a fallu creuser pour installer les conduites d'eau, d'électricité et d'égout", explique Noël Constant. Chaque studio mobile a coûté 19'000 francs, sans les meubles.

Manque de confiance

Les premiers habitants emménageront à la fin du mois. Un loyer de 400 francs par logement sera demandé, mais personne ne sera mis à la porte en cas de non-paiement. "Les logements sont destinés aux personnes qui veulent se reconstruire. Avoir une adresse, se sentir chez soi dans un environnement de qualité et pouvoir participer à une vie communautaire y contribuent", indique M. Constant.

Du côté du voisinage, il y a quelques grincements de dents. "Malgré notre renommée, les gens n'ont pas confiance. Ils assimilent les sans-abri à des délinquants, à des toxicomanes", regrette le président de Carrefour-Rue, qui constate une plus grande fragilité des êtres humains face aux difficultés de la vie.

Besoins urgents

Un second hameau devrait voir le jour aux Cherpines au printemps 2015, selon Noël Constant. Des discussions sont en cours avec la commune de Plan-les-Ouates et une régie de la place sur une occupation d'un terrain, jusqu'à la pose de la première pierre du futur quartier d'habitation.

Carrefour-Rue visait dix terrains. Six projets ont été acceptés par le canton, mais des problèmes administratifs ont empêché leur réalisation. L'association reçoit 50 à 60 demandes de logement d'urgence par semaine. L'administration et les normes légales ne permettent pas d'apporter une réponse rapide, déplore Noël Constant.

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