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Accident de Baulmes: failles dans le dossier du mécanicien

L'enquête pour déterminer les circonstances de l'accident de train de Baulmes fin 2015 a été bouclée. La formation et la personnalité du mécanicien ont été mises en cause.

12 avr. 2017, 09:02
/ Màj. le 12 avr. 2017 à 10:36
L'accident de Baulmes serait en partie dû à la méconnaissance technique du mécanicien qui conduisait le train de la compagnie Travys.

Outre le système de freinage, la formation du mécanicien est en cause dans le déraillement d'une locomotive et d'un wagon, fin 2015 sur la ligne Sainte-Croix - Yverdon-les-Bains. Le Service suisse d'enquête de sécurité (SESE) a publié mardi son rapport final sur l'accident.

Le déraillement du train de matériel de la compagnie TRAVYS qui circulait à vide s'est produit le 2 octobre 2015 à 08h28 à Baulmes. Le mécanicien a sauté alors que la vitesse atteignait 30 à 40 km/h. La voiture de commande, en tête du convoi, s'est couchée sur les rails après avoir arraché deux pylônes; elle a fini sa course en contrebas, environ 150 mètres plus loin. L'automotrice a déraillé des quatre essieux et s'est encastrée dans un pylône.

L'enquête du SESE révèle que le mécanicien n'a pas eu la possibilité, lors de sa formation, de pratiquer la conduite depuis la voiture de commande. Et il ne disposait que d'une expérience limitée sur ce train.

Mais une expertise réalisée par un psychologue-conseil de l'Office fédéral des transports (OFT) a aussi montré qu'il ne remplissait pas trois des cinq exigences de personnalité: la volonté de respecter les règles, la sensibilité au risque et la maîtrise de soi. Depuis, une incapacité de conduire a été prononcée à son encontre.

Méconnaissance de la situation

Selon une deuxième évaluation, réalisée par un expert psychologue du SESE, les cinq exigences n'étaient pas remplies. "Le comportement du mécanicien lors des recherches de la panne laisse apparaître une méconnaissance de la situation. Il a agi de façon confuse et entrepris des actions sans avoir conscience de leurs conséquences".

L'intéressé a cependant été mis sous la pression du temps, écrit le service d'enquête dans son rapport final. Il a effectué des manipulations inadéquates, dues au manque de connaissances techniques et de conscience de la situation.

Le SESE mentionne en outre les facteurs techniques qui ont contribué à l'accident: l'efficacité restreinte du frein d'immobilisation de la voiture de commande, et la conception du système pneumatique de l'automotrice.

Formation spécifique au freinage

Le service d'enquête recommande à l'OFT de prévoir, pour le personnel de conduite, des modules de formation spécifiques dans les domaines du frein et du contrôle des portes. Il devrait aussi séparer les circuits contrôlant la fermeture des portes des circuits de l'appareil de sécurité.

L'OFT se voit aussi recommander d'étudier la possibilité d'affiner les exigences concernant les conditions préalables de la personnalité pour l'admission des mécaniciens de locomotive, et de les intégrer dans l'examen psychologique. Un accompagnement ponctuel des mécaniciens dans les premiers mois suivant la formation est aussi à envisager.

La compagnie MBC concernée par les recommandations

Ces recommandations s'ajoutent aux deux premières faites par le SESE dans un rapport intermédiaire: adapter l'installation pneumatique des véhicules moteurs concernés chez les sociétés TRAVYS et MBC (Transports de la région Morges-Bière-Cossonay), et faire procéder à un contrôle du poids-frein à main des automotrices de type Be 4/4 et des voitures de commande de type Bt.

Le rapport du SESE a été exclusivement établi en vue de prévenir les accidents et les incidents graves. Il "ne vise donc nullement à établir des responsabilités ni à élucider des questions de responsabilité civile", souligne le service.
 

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