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Anne-Catherine Lyon: une femme tenace qui finit par capituler

Après quatorze ans à la tête de l'école vaudoise Anne-Catherine Lyon a capitulé. Une femme déterminée mais fragilisée en cette fin de troisième mandat de conseillère d'Etat.

23 sept. 2016, 17:38
Anne-Catherine Lyon, c'est l'histoire d'une femme politique tenace.

Anne-Catherine Lyon incarne depuis quatorze ans le visage de l'école vaudoise. Quatorze années durant lesquelles cette socialiste réputée travailleuse et distante a vu sa cote de popularité s'éroder pour finir lâchée par son propre parti. Pourtant, tout avait plutôt bien commencé.

Elle est âgée de 39 ans, en 2002, quand elle est deuxième meilleure élue au gouvernement vaudois. Juriste de formation, ancienne secrétaire générale de département, membre de l'Assemblée constituante vaudoise, Anne-Catherine Lyon a déjà un joli parcours derrière elle.

L'ex-membre de Renaissance Suisse-Europe, mouvement sous lequel elle avait déjà tenté sa chance à l'exécutif, roule désormais pour le parti à la rose. Et si d'aucuns la voyaient déjà prendre la tête de l'ancien département des institutions et relations extérieures, elle déjoue les pronostics et se retrouve aux manettes du dicastère de la formation et de la jeunesse. A sa demande, assure-t-elle alors.

Dicastère exposé

Le défi est de poids tant le département est exposé. Avant elle, deux socialistes, Jean-Jacques Schwaab et Francine Jeanprêtre, n'y ont d'ailleurs pas fait long feu sous la pression des enseignants. La nouvelle conseillère d'Etat a alors un défi de taille: asseoir la réforme scolaire EVM.

Déterminée, Anne-Catherine Lyon tient le coup. Longtemps. Année après année, elle poursuit inlassablement son action. Mais surmonte avec de plus en plus de difficulté les obstacles.

Echec à Bellerive

En 2008, celle qui est aussi ministre de la culture connaît un échec important. Elle voit le projet de Musée des Beaux-Arts à Bellerive refusé par la population. La campagne a été tendue.

En 2011, elle parvient par contre à faire passer en votation populaire la très controversée Loi sur l'enseignement obligatoire (LEO). Là aussi, la campagne a été vive, les critiques dures, parfois agressives.

Troisième mandat

Qu'à cela ne tienne, l'année suivante, elle brigue un troisième mandat. Et passe la rampe, mais cette fois avec le moins bon score.
Depuis, les critiques, notamment des enseignants n'ont jamais vraiment cessé. A tel point que lorsque la ministre a récemment annoncé dans la presse son envie de continuer, une trentaine d'enseignants se sont fendus d'une lettre ouverte pour exprimer leur malaise et publier leurs doléances.

Mais son parti n'est pas en reste. A coups de petites phrases assassines lâchées dans les médias, plusieurs socialistes ont permis de cerner à quel point la quinquagénaire semble peu appréciée d'une partie des siens. Le milieu de la culture est resté silencieux.

S'accrocher

A l'heure de se plier au règlement du Parti socialiste vaudois, qui limite les mandats de ses représentants au Grand Conseil et au Conseil d'Etat à trois, Anne-Catherine Lyon n'en a pas tenu compte. Elle a préféré s'accrocher et demander une dérogation.
Mal lui en a pris. Les reproches tombent depuis. Et au final, le Comité directeur de son parti a décidé de ne pas la soutenir.
Un constat probablement amer pour celle qui expliquait il y a peu au Matin Dimanche pourquoi elle voulait continuer: "D'abord par envie profonde, par passion pour ce que je fais. Et puis par sens des responsabilités. Je pense que je peux encore apporter quelque chose".

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