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Vaud: la droite veut faire gagner de l'argent aux classes moyennes

La droite vaudoise lance une initiative cantonale pour faire baisser les impôts de la classe moyenne. Elle propose d'augmenter les déductions pour assurance-maladie sur la déclaration d'impôts.

27 févr. 2017, 15:03
Le conseiller national PLR Olivier Feller fait partie du comité d'initiative aux côtés de Frédéric Borloz (PLR) et Jean-Pierre Grin (UDC).

Une initiative cantonale pour faire baisser les impôts de la classe moyenne. C'est ce que propose la droite en augmentant les déductions pour assurance-maladie que les contribuables peuvent inscrire sur leur déclaration d'impôts.

L'augmentation de ces déductions permettra de baisser les impôts de plusieurs centaines de francs, a expliqué lundi à la presse Loïc Hautier, président des Jeunes libéraux-radicaux vaudois (JLRV) qui sont à l'origine de l'initiative. Ces déductions passeraient de 2000 à 3200 francs pour une personne seule, de 4000 à 6400 francs pour un couple marié.

L'initiative entraîne une baisse d'impôts pour "tous les contribuables de la classe moyenne, y compris la classe moyenne inférieure", a insisté M. Hautier. Selon des projections "crédibles", les pertes fiscales ne s'élèveraient qu'à 50 millions en tout pour le canton et les communes, ont précisé les initiants.

Texte largement soutenu à droite

L'initiative bénéficie d'un large soutien à droite. Elle a reçu l'appui de l'UDC, du PLR et des Vert'libéraux, dont les trois chefs de groupe au Grand Conseil participaient à la conférence de presse. Les conseillers nationaux Frédéric Borloz (PLR), Olivier Feller (PLR) et Jean-Pierre Grin (UDC) font partie du comité d'initiative.

Nouveauté: seules les primes effectivement payées par les contribuables pourront être déduites. Les subsides en seront exclus. Aujourd'hui, il est possible de déduire des primes que l'on ne paie pas, ce qui pose des problèmes d'équité, selon M. Hautier.

Les primes les plus élevés de Suisse

Les initiants soulignent que Vaud est l'un des cantons où les primes maladie et les impôts sont les plus élevés de Suisse. En 20 ans, ces primes ont doublé. "La classe moyenne trinque. Cela ne peut plus durer", a ajouté Loïc Hautier. "La baisse des impôts de la classe moyenne doit devenir une priorité".

Les initiants veulent envoyer un "message clair de ras-le-bol à l'encontre d'une politique d'arrosoir social", a ajouté Maxime Stern, membre du comité des JLRV. Pourquoi ne pas agir par voie parlementaire, PLR, UDC et Vert'libéraux détenant la majorité au Grand Conseil ? "Il est essentiel que la population soit associée", a expliqué Marc-Olivier Buffat, chef du groupe PLR.

Electoraliste?

"Visiblement, nous sommes en pleine campagne politique", a réagi Stéphane Montangero, président du PS vaudois, qui rappelle que les élections cantonales se tiendront le 30 avril prochain. "Pour empêcher l'explosion des primes, la droite ferait mieux de faire en sorte que cela change à Berne. Le système ne va pas, en raison d'intérêts corporatistes", a-t-il critiqué.

Le socialiste rappelle que le paquet vaudois de la réforme des entreprises RIE III, voté l'an dernier, prévoit déjà une augmentation de 400 francs de la déduction. "Il est intéressant de redonner du pouvoir d'achat à la classe moyenne. Mais il faudrait plutôt agir avec des mesures ciblées, en travaillant sur les frais de garde ou sur un soutien pour les aînés", a-t-il ajouté.

L'initiative de la droite complète un postulat déposé en janvier par les Vert'libéraux. Ce texte demande d'évaluer les conséquences fiscales d'une déduction complète des primes moyennes payées par les contribuables. "Nous nous sommes inspirés du modèle genevois, mais sans aller aussi loin", a dit Claire Richard, cheffe du groupe vert'libéral. Le postulat sera discuté en avril en commission.
 

 

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