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Michel Platini: "J'aime mon travail, j'aime être ici"

Michel Platini devrait être réélu à la présidence de l'UEFA. Et rester à Nyon.

19 janv. 2015, 11:44
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Président de l'UEFA-Union européenne des associations de football depuis 2007, Michel Platini n'en finit pas d'apprécier cette Suisse qu'il a découverte lors de sa venue à Genolier. Et l'homme compte bien rester au bord du Léman puisqu'il est le seul candidat à sa réélection, qui aura lieu au printemps. Entretien.

Michel Platini, l'UEFA et Nyon, c'est désormais une relation solide?

Oui, bien sûr. Tout a commencé lors de notre réflexion sur la construction de deux nouveaux bâtiments, de l'autre côté de la route. Il s'agissait pour nous de regrouper tout notre personnel sur un même site. Ce qu'on a fait. Mais nous voulions davantage qu'un complexe destiné uniquement à l'administratif et au marketing. Nous voulions retrouver le terrain, le jeu. Alors nous nous sommes liés avec la Ville de Nyon pour gérer le centre sportif de Colovray.

Moyennant le paiement des charges d'exploitation (environ 900 000 francs annuels) par l'UEFA...

Exactement. Mais nous avons fait davantage puisque nous avons remis à jour des installations et en avons développé d'autres. Et surtout, nous garantissons aux clubs utilisateurs le même accès aux infrastructures. Parallèlement, l'UEFA utilise les terrains pour ses compétitions internationales de jeunes et de football féminin. Nous faisons également venir les arbitres afin qu'ils suivent une formation de qualité. Pour l'UEFA, c'est aussi une manière d'accompagner les acteurs du football, qu'ils soient arbitres ou entraîneurs, vers les milieux professionnels. Il s'agit de permettre à chacun de progresser, d'apprendre.

Combien d'employés compte l'UEFA aujourd'hui à Nyon?

On pourrait dire 400. Mais il faut tenir compte de la hausse des effectifs à la veille de grandes compétitions, telles le Championnat d'Europe des nations (Euro). Là, nous grimpons jusqu'à 600 personnes.

L'une des nouveautés, c'est la Youth League, ou Ligue des champions des jeunes. La première édition, en 2014, a été une réussite tant en termes de fréquentation que de qualité footballistique. Cette compétition va-t-elle rester à Nyon?

C'est mon souhait, oui. Bien sûr, nous pourrions imaginer faire jouer ces talents dans des stades européens de grande envergure, mais j'aimerais conserver ce côté bucolique du football. Après tout, ce sont des jeunes.

Vous disposez désormais d'un véritable "campus" à Nyon, que les habitants ont pu découvrir lors de journées portes-ouvertes d'août 2014. Ne serait-ce pas possible de rendre ce lieu verdoyant accessible toute l'année au public?

Les gens peuvent profiter toute l'année des terrains de football de Colovray, l'accès y est total. Nos bureaux, c'est autre chose. Vous savez, il y a également une question de sécurité. Le football, à ce stade, reste une activité à risque. Dès que notre Commission de discipline (ndlr: chargée de punir les comportements inappropriés sur le terrain comme dans le stade) prend une décision, il y a des gens pour venir manifester sous nos fenêtres (rires) . Nous ne nous baladons pas avec des gardes du corps, nous n'avons pas de gens armés devant la porte, mais nous devons rester tout de même un peu vigilants.

Pourtant, vous verriez bien un grand campus ouvert?

Oui, c'est un peu un rêve: faire détourner la route du lac et y aménager un vaste parc public. Mais nous savons que c'est improbable, pour ne pas dire impossible. Cela restera donc un rêve.

Reste que l'UEFA souhaite construire, à Colovray, un centre des congrès dans les prochaines années?

Effectivement. Nous avons besoin d'une salle capable d'accueillir de nombreux spectateurs ou auditeurs. Mais une telle infrastructure ne manque pas qu'à l'UEFA, elle manque à la région entière. Nous ne voulons pas construire que pour nous, nous pensons toujours à l'intérêt général: si ce que nous faisons peut profiter à la communauté, alors il faut avancer.

Un centre qui accueillerait également un hôtel?

L'UEFA, c'est 13 000 nuitées annuelles dans la région. Or, nous logeons nos invités à Genève et Lausanne également. Donc oui, nous avons besoin d'une structure hôtelière à Nyon. Qui, là aussi, profiterait à la région. Tout ce projet est cohérent avec notre présence.

Et la halle multisports, souhaitée par la Ville de Nyon?

Non, la halle multisports, comme le signifie cette appellation, c'est pour tous les sports. Nous, nous nous occupons du football uniquement. Donc non, nous ne construirons pas cette halle. On ne peut pas tout payer non plus (rires) .

Vous êtes actuellement en tractation avec la Ville pour la construction de ce centre des congrès?

Oui. Mais chacun ses contraintes: moi je dois faire valider cette dépense par ma commission des finances. Chose acquise. La Ville doit le faire passer politiquement. Chacun ses affaires.

Certains reprochent toujours à l'UEFA de ne pas payer d'impôts sur les personnes morales.

L'UEFA est une organisation faîtière qui regroupe 54 associations nationales de football. Nous leur redistribuons tous les bénéfices. Elle sert les associations, elle est un instrument. Rappelons encore que nous ne gagnons pas d'argent en Suisse, mais à l'étranger. Enfin, il est inutile de redire que tous nos employés paient leurs impôts. Moi y compris.

Ces reproches vous agacent?

Non, car je suis toujours surpris en bien par le bon sens du peuple suisse, et je crois sincèrement que tout le monde sait dans ce pays que nous participons à la bonne tenue de l'économie. J'ai une confiance totale en la sérénité et l'intelligence politique des Suisses.

A 3 kilomètres, on trouve une autre société, CAA Eleven, basée à Eysins, qui travaille essentiellement pour l'UEFA. Pourquoi ne partage-t-elle pas vos bureaux?

Eh bien parce que c'est une société indépendante (rires) . Nous ne pouvons pas, à l'UEFA, exercer tous les métiers. Dès lors, nous mandatons des entreprises, nous sous-traitons. CAA Eleven s'occupe des droits télévisions des sélections nationales, c'est une activi té très spécifique.

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