Le procès de Bulat Chagaev a été reporté en raison de l'absence de second accusé Islam Satujev. Le président du tribunal a refusé de juger séparément les deux cas, mais il a malgré tout décidé de procéder à l'audition de l'ex-président tchétchène de Xamax.
Le Tribunal criminel du Littoral et du Val-de-Travers a refusé de disjoindre les deux causes. Il a prononcé le report du procès qui devrait reprendre en septembre. La Cour a malgré tout décidé d'interroger Bulat Chagaev même si l'accusé a assuré qu'il sera présent à Neuchâtel pour la seconde audience.
A la surprise générale, Bulat Chagaev était donc présent mardi à son procès. L'ancien président tchétchène du club de football de Xamax doit répondre de gestion fautive et déloyale, ainsi que de faux dans les titres. En revanche, le second accusé, Islam Satujev, était absent.
Vice-président et bras droit de Bulat Chagaev, Islam Satujev doit répondre également de gestion fautive et déloyale. Il avait quitté la Suisse en 2013 sans aviser qui que ce soit. L'acte d'accusation porte la mention sans domicile actuellement connu.
Bulat Chagaev est arrivé au Château de Neuchâtel où se déroule le procès dans une limousine noire immatriculée dans le canton de Genève. A son entrée dans la salle d'audience, il a donné l'image d'un homme détendu, décidé à défendre sa version des faits. Le prévenu a toujours contesté les faits qui lui étaient reprochés.
Domicilié à Moscou
Lors de l'examen préalable de son identité, Bulat Chagaev a indiqué au tribunal qu'il résidait à Moscou. Mais il n'a pas donné oralement l'adresse précise de son domicile moscovite, préférant l'inscrire sur une feuille de papier.
L'ancien président de Neuchâtel Xamax SA est renvoyé devant le tribunal pour gestion fautive, gestion déloyale, détournement de l'impôt à la source à hauteur de 1,5 million de francs, tentative d'escroquerie et faux dans les titres pour avoir produit une garantie bancaire de la Bank of America de 35 millions de dollars.
La descente aux enfers de ce club de football emblématique entre mai 2011 et janvier 2012 avait marqué toute une région. Dans un premier temps, le monde sportif et politique ne s'était pas opposé à la vente de Xamax par le président sortant Sylvio Bernasconi à Bulat Chagaev, mystérieux homme d'affaires.
Le Tchétchène avait alors su séduire en faisant miroiter des rêves de grandeur pour cette équipe. Mais rien n'a fonctionné comme prévu et les résultats sportifs n'ont pas correspondu aux attentes. Le nouveau patron avait également imposé son style de direction et s'était coupé des groupes de supporters, accélérant ainsi la chute de Xamax.