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Roland-Garros 2017 : avec ou sans Roger Federer ?

Roger Federer n'est plus certain de se rendre Porte d'Auteuil début juin. Il fait de Wimbledon et l'US Open une priorité cette saison et souhaite limiter tout risque de blessure sur une terre battue éprouvante. Une décision est attendue mi-mai.

22 avr. 2017, 17:13
/ Màj. le 23 avr. 2017 à 18:06
Roger Federer lors du Match for Africa 3, exhibition disputée à Zürich le 10 avril en faveur de sa fondation.

6-1, 6-3. C'est le douloureux score infligé par Rafael Nadal à Ramos Viñolas en finale du Monte-Carlo Rolex Masters cet après-midi. Son dixième sacre en Principauté. Il devient le premier joueur à détenir dix titres dans un même tournoi. Loin de là, en marge du circuit, Roger Federer prépare lui sagement son retour aux affaires. Retour qui pourrait être repoussé de quelques semaines. 

Au micro de Jim Courier après son titre à Miami fin mars, Federer avait prévenu qu'on ne le reverrait probablement pas avant Roland-Garros. Comment lui en tenir rigueur? Personne ne le voyait disputer une saison pleine sur terre battue, trop exigeante sur le plan physique.

Mais quelques semaines plus tard lors d'une exhibition organisée à Zürich en faveur de sa fondation, Roger Federer a surpris son monde en annonçant que sa venue à Paris n'était plus garantie. "Pour l'heure, mon intention est de disputer Roland Garros. Mais la possibilité d'y renoncer existe toujours" a-t-il averti.  

Sa santé reste fragile et la perspective de s'user physiquement à quelques semaines de Wimbledon semble le retenir. "Mon genou a beaucoup souffert l'an dernier lorsque je jouais sur terre battue". Le gazon londonien ou la surface dur de l'US Open n'imposent pas la même intensité physique.

Il ira donc à Roland-Garros seulement si son corps tient à l'entraînement et que son niveau de jeu lui permet de croire en ses chances de victoire sur l'ocre parisien. "Une chose est sûre, je ne vais pas jouer juste pour faire de la figuration. Ce n'est pas comme ça qu'on réussit des miracles".

La place de numéro 1 comme source de motivation ? 

Il l'affirme, redevenir numéro 1 mondial serait fantastique mais il n'en fait pas une priorité. Certes, il aurait tort de fixer son calendrier en fonction du classement mondial. À près de 35 ans, il doit ménager son corps et limiter tout risque de blessure s'il souhaite performer sur la durée. Mais la situation actuelle au classement mondial lui permet d'envisager la place de numéro 1 mondial en fin de saison pour la première fois depuis quatre ans.

Il domine aujourd'hui le classement de la Race, qui tient compte des points acquis depuis le début de l'année. Seul danger à l'horizon, Rafael Nadal qui n'est plus qu'à 800 points. Ce même Nadal qui pourrait bien voler seul vers les sommets tant Novak Djokovic, Andy Murray et les autres cadors du circuit paraissent bien loin de pouvoir l'arrêter sur terre battue. 

Roger Federer est donc livré à lui-même. Et si le challenge de stopper l'ascension de Nadal le motivait à rejoindre Paris début juin? Réponse prévue le 10 mai après trois semaines d'entraînement. 

 

L'interview de Federer à CNN 

 

Journaliste : Il y a beaucoup de gens qui fêtent actuellement votre retour au sommet et votre victoire en Australie. D'où est-ce que ça vient ?

Federer : D'un bon break l'année dernière. J'ai vraisemblablement pris la bonne décision de stopper ma saison après Wimbledon. Je veux dire, je n'aurais pas pu continuer à jouer pour être honnête. Mais pour ensuite vraiment décider que je ne jouerai plus pour le reste de la saison, c'était difficile. J'ai manqué certains de mes tournois favoris.

Journaliste : Avez-vous réalisé que vous jouiez aussi bien au début de la saison avant l'Open d'Australie ?

Federer : Tout se passait très bien à l'entraînement, j'étais surpris de mon niveau. Mais ensuite j'ai pensé au fait que ce n'était pas un match. Beaucoup de joueurs se sentent bien à l'entraînement et passent à côté pendant le match. Mon entraîneur m'a dit à ce moment "si tu joues ce niveau en Australie, je pense que c'est possible de réussir quelque chose". J'ai pensé qu'à un moment tout allait me rattraper. Sans avoir joué pendant  six mois, j'ai cru que mon épaule et mon genou allaient me faire souffrir. Je pensais que mon pied allait me faire mal vu que je n'avais pas joué de match depuis longtemps. Et finalement je suis arrivé en forme et tout s'est déroulé merveilleusement bien. J'ai réussi à maintenir cette forme jusqu'au bout et à la fin je n'y croyais simplement pas. 

Journaliste : Est ce qu'il y a une partie de vous qui a pensé à quitter le tennis à ce moment, après tant de critiques sur vos chances de regagner un jour un titre du Grand Chelem ?  

Federer : Non pas vraiment. Car mon opération il y a une année et ma décision de ne pas jouer ces derniers mois, c'était dans l'optique de pouvoir jouer longtemps et rester en bonne santé. En tant que joueur et en tant que personne. Je veux être en bonne santé, je veux me sentir bien. Mais vous avez raison, j'aurais pu quitter à ce moment là, me dire que ça pourrait difficilement aller mieux. Et finalement je gagne ici à Miami. Je crois que j'ai fait ces choix pour de bonnes raisons et je n'ai pas vraiment pensé à arrêter ma carrière après l'Australie. Le plus important pour moi c'est premièrement de rester en bonne santé, et deuxièmement, si je peux remporter plus de titres ce serait évidémment merveilleux. Et s'il y a une chance de redevenir numéro un mondial, ce serait génial mais je dois d'abord discuter avec..... (coupé par la journaliste)

Journaliste : Est ce que vous changeriez votre programme pour tenter de retrouver la place de numéro un ? 

Federer : Je ne pense pas que je le puisse honnêtement. J'adorerais. À 23 ans je n'aurais pas hésité. À cet âge, tu peux te dire que tu vas jouer les vingt derniers tournois de la saison si cela peut t'aider à te reprocher de la place de numéro un. Mais c'est exactement comme ça que je vais me blesser et c'est exactement comme ça que tout va s'arrêter. C'est pour ça que j'ai décidé de prendre six ou sept semaines de break après l'Australie pour récupérer et me relaxer. J'avais également besoin de me reposer après tout ce stress que j'avais en jouant chaque match. C'est dur. Donc je ne vais rien changer et ce sera génial si je redeviens numéro un. Mais je pense qu'il y a encore un long chemin. Mais qui sait. J'espère que je jouerai bien à Wimbledon et à l'US Open cette année. 

Journaliste : Avez vous envisagé de ne pas disputer Roland-Garros ?

Federer : C'est encore une option aujourd'hui. Je ne pense pas que je vais faire l'impasse mais il faudra voir dans quelques semaines comment je me sens en jouant sur terre battue. Si j'ai le sentiment de ne pas être à 100% et que je risquerais de forcer, je ne participerai pas. Mais dans ce cas, la pause pourrait être un peu longue. Il y aura eu 10 semaines avant la saison sur herbe. Je prendrai une décision finale dans cinq semaines. 

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