L'ancien chef des capucins, qui a eu connaissance des abus du prêtre pédophile sur Daniel Pittet, l'auteur du livre "Mon Père, je vous pardonne", a démissionné de la Commission d'experts "Abus sexuels dans le contexte ecclésial". Cette instance fait partie de la Conférence des évêques suisses (CES).
L'information, révélée vendredi par Le Matin est confirmée par la CES sur son site en ligne. Le religieux a annoncé mercredi son retrait immédiat. Il avait été nommé il y a trois mois.
Dans une interview au Matin cette semaine, Charles Morerod, président de la CES, a admis que ses collègues et lui-même n'étaient "pas conscients de l'ampleur de l'implication de ce capucin dans la mauvaise gestion de l'affaire du prêtre pédophile" au moment de sa nomination.
L'ancien Provincial de la congrégation, qui avait pris ses fonctions en 2001 et du même coup hérité du cas Daniel Pittet, a admis avoir fait preuve de négligence à l'époque. "On aurait dû creuser davantage au lieu de simplement le déplacer. J'aurais dû signaler le cas à la justice", a-t-il déclaré dans une interview au Matin.
L'actuel Provincial des capucins Agostino del Pietro regrette aussi que ses prédécesseurs n'aient pas dénoncé le Père abuseur. "Mais dans les cercles d'Eglise, on pensait que les déplacements suffisaient à résoudre le problème", explique-t-il dans une interview du portail kath.ch.
Le Père del Pietro réfute que l'Eglise ait voulu couvrir le pédophile. "Ce n'est pas le terme exact pour l'époque, contrairement à aujourd'hui qui applique le principe de la tolérance zéro", selon lui. Pour le religieux, les capucins doivent amorcer une réflexion de fond, afin de discerner les erreurs commises et éviter qu'elles ne se reproduisent.