De retour de Bâle Alain Wicht (Photos) Pascal Fleury (textes)
Perché dans sa cabine vitrée, à 20 mètres au-dessus du Terminal Nº2 du port de Bâle, Tim Hebestreit (photo ci-dessous) jongle avec ses manettes comme devant un jeu vidéo. Du bout des doigts, il déplace d’abord son gigantesque portique aux poutrelles jaunes le long du bassin portuaire, survolant des piles de conteneurs multicolores. D’un œil d’aigle – et à l’aide de deux écrans d’ordinateurs –, il repère bientôt sa «proie» métallique de 25 tonnes, parmi des centaines de box.
Le pilote pousse alors son chariot en avant, jusqu’à surplomber sa victime. Et soudain, sans la moindre hésitation, lâche ses griffes de rapace. Les quatre pointes du «spreader» (palonnier de saisie) se clippent presque instantanément aux angles du caisson. La précision est millimétrée, une lumière rouge s’allume. Le conteneur s’élève aussitôt dans les airs, vole vers le convoi ferroviaire qui attend...