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Un chien avec smartphone, GPS et caméra, pour déminer au plus vite

Le déminage, trop lent, pourrait être optimisé grâce à une collaboration entre l'animal et la technologie. Aidé d'un smartphone, d'un GPS et d'une caméra, le chien pourrait aller 3 fois plus vite

28 sept. 2016, 09:35
Le chien peut désormais évoluer librement sur les terrains jusqu'à une distance de 100 mètres.

La fondation suisse spécialisée dans le déminage, Digger DTR, a imaginé le chien démineur du futur. Equipé d'un GPS, d'une caméra et d'un téléphone portable, l'animal se meut sans être tenu en laisse et gagne ainsi en efficacité.

Grâce à un financement commun avec le Centre international de déminage humanitaire de Genève (GICHD), la société basée à Tavannes, dans le Jura bernois, a commencé à développer dès 2014 un système novateur, le "système intelligent pour chien détecteur de mines".

Grâce à un boîtier de 700 grammes contenant un GPS, une caméra et un cellulaire, le chien peut désormais évoluer librement sur les terrains jusqu'à une distance de 100 mètres. Lorsqu'il renifle un explosif, il le marque en s'asseyant. Le maître confirme la manoeuvre grâce au GPS et à la caméra. Il donne ensuite les ordres à son chien grâce au téléphone mobile.

"Nous avons dû nous appliquer tout particulièrement pour ce qui est de la qualité du son. Le chien doit reconnaître la voix de son maître sans qu'il soit déconcentré", explique à l'ats Frédéric Guerne, le fondateur de Digger. "La caméra est aussi là pour nous assurer qu'il a la truffe collée au sol et qu'il ne court pas après un papillon".

 

 

Détecter le champ de mines

"Il est important de pouvoir rendre le déminage plus efficace, actuellement il prend trop de temps", note Sandra Montagne, la codirectrice de Monde sans mines (MSM), une fondation basée à Zurich qui s'occupe de la recherche de fonds en faveur du déminage.

Si les endroits principaux de passages ont été pour la plupart déminés, il reste d'immenses paysages souillés. "Il y a des kilomètres et des kilomètres d'endroits où l'on pense qu'il y a des mines. Mais nous ne pouvons pas tout faire, cela coûterait énormément et prendrait beaucoup de temps", explique Andrea von Siebenthal, la porte-parole du GICHD.

En fin de compte, les améliorations du "smart system pour chien" permettent un changement de paradigme. "Le chien ne va plus chercher la mine, mais le champ de mines", explique Frédéric Guerne. La détection d'explosifs prend trois fois moins de temps qu'une technique classique. Surtout, le coût en est diminué de l'ordre de 60%.

Un seul accident

"A la base, l'idée provient des maîtres de chiens", explique le fondateur de Digger. "Ils se sentaient frustrés, car leur animal avait un potentiel énorme non exploité", ajoute ce diplômé de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL).

L'ancienne méthode prévoyait de tenir le chien en laisse jusqu'à dix mètres et de le faire évoluer sur un secteur quadrillé ayant été préalablement défriché. Par rapport aux capacités de l'animal, un exercice frustrant car coûteux en temps et pas moins dangereux.

A ce jour, d'après Frédéric Guerne, le seul accident survenu a été causé par la laisse d'un chien. En traînant par terre, elle a déclenché une mine à fragmentation blessant le maître alors que l'animal s'en sortait indemne.

 

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