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Les douanes romandes ont déjà intercepté 19 tonnes de nourriture depuis le début de l'année

Plus de 19 tonnes de nourriture ont déjà été interceptées par les douanes romandes depuis le début de l'année 2016. Le phénomène est en pleine expansion est les gardes-frontière manquent de moyens pour l'endiguer.

15 mai 2016, 14:37
Le phénomène de la contrebande de nourriture est en très nette augmentation en ce début d'année 2016 (archives).

La contrebande des denrées alimentaires explose. Les douanes romandes ont déjà saisi "largement plus de 19 tonnes de marchandises" depuis le début de l'année, contre 28 pour 2015, selon l'Administration fédérale des douanes (AFD).

L'année 2016 sera une année record en matière de fraude de grandes quantités, a dit Michel Bachar, porte-parole de l'AFD. Et "le phénomène continue". Il confirmait une information du Matin Dimanche. Il n'a pas donné de détails quant au type de denrées saisies. Des enquêtes sont encore en cours.

Selon M. Bachar, l'importation illégale de denrées alimentaires vaut la peine de prendre des risques. Les prix des marchandises sont très bas dans les pays d'achat, encore plus à cause du franc fort. Les gens entreprennent de longs voyages pour s'approvisionner.

De plus, le réseau de contrebande se professionnalise. Les contrebandiers utilisent des techniques de plus en plus sophistiquées pour faire passer la frontière aux marchandises. Ils n'hésitent pas à utiliser plusieurs leurres pour faire passer la marchandise.

Pas les moyens

La Suisse romande partage plusieurs centaines de kilomètres de frontière avec la France et il existe plus de 30 routes carrossables pour entrer à Genève, a rappelé le porte-parole. Il faut donc déployer un important effectif pour les arrêter et pour enquêter par la suite.

"Nous avons moins de 50 enquêteurs. Nous nous adaptons, nous optimisons nos moyens, mais nous ne pouvons pas faire de miracles." A long terme, cela pourrait ne pas suffire.

Les douanes ne font pas de contrôles systématiques. Les opérations sont ciblées. "Nous ne pouvons pas les multiplier", a précisé Michel Bachar. "Nous en avons assez en cours pour occuper tout le monde. Nous sommes largement à l'abri du chômage", a-t-il encore lâché. Des affaires concrètes seront dévoilées ces prochains mois, afin d'attirer l'attention sur le problème.

Problèmes d'hygiène

Outre les pertes économiques pour la Suisse, la contrebande de denrées alimentaires comporte un risque sanitaire. Les produits sont souvent transportés dans des véhicules qui ne sont pas réfrigérés. La chaîne du froid n'est pas respectée et les produits saisis sont avariés.

A l'été 2015, les douaniers ont arrêté un trafiquant qui transportait de la viande de Kebab emballée dans des couvertures, a raconté Michel Bachar en évoquant un cas. La moitié des broches étaient recouvertes d'asticots. Pour le trafiquant cela ne posait pas de problème, "quand c'est grillé on ne voit plus rien", avait-il répondu aux douaniers.

C'est faux, a rappelé Michel Bachar, ces produits comportent un risque pour la santé publique. La viande de Kebab a été détruite. En cas de soupçon que la chaîne du froid a été rompue, les douaniers n'hésitent pas à supprimer la marchandise.

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