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Les lieux de cultes musulmans ont le droit de se financer à l'étranger

Les lieux de culte musulmans ne doivent pas être privés de financements étrangers. Ce serait discriminatoire et l'arsenal législatif suffit pour combattre les risques de radicalisation, estime le Conseil fédéral. Il rejette une motion issue des rangs de la Lega.

30 juin 2016, 15:31
/ Màj. le 30 juin 2016 à 16:25
La liberté de religion, la liberté d'association et la liberté de langue s'appliquent autant aux musulmans qu'aux personnes d'une autre religion ou sans religion.

 

Dans sa réponse publiée jeudi sur Internet, le gouvernement se dit conscient des risques que représentent les communautés et les prédicateurs islamistes radicaux pour la sécurité nationale. Il faut toutefois éviter de discriminer les communautés musulmanes et les imams en les plaçant sous le sceau d'un soupçon généralisé.

Pas question non plus d'obliger les prédicateurs à prêcher dans une langue nationale ou les centres musulmans à déclarer la provenance et l'utilisation de leurs financements. La liberté de religion, la liberté d'association et la liberté de langue s'appliquent autant aux musulmans qu'aux personnes d'une autre religion ou sans religion.

Les restrictions massives proposées par le conseiller national tessinois Lorenzo Quadri ne sont ni nécessaires, ni utiles, estime le Conseil fédéral. L'arsenal législatif actuel suffit pour combattre les risques de radicalisation, même si cela n'exclut pas qu'il puisse être renforcé ponctuellement.

Opacité difficile à percer

Le gouvernement ne donne guère plus d'espoir à la conseillère nationale Ruth Humbel (PDC/AG), qui demande comment faire la lumière sur le financement des mosquées. La Confédération n'est pas compétente pour relever des données à ce sujet et les associations ne sont pas tenues de communiquer leurs sources de financement aux autorités.

Même à l'échelon cantonal, il n'existe aucune prescription qui obligerait les associations musulmanes ou les mosquées à publier leurs données financières. Adapter la réglementation reviendrait à limiter la liberté d'association et ne pourrait se limiter aux associations musulmanes.

Il serait de toute façon très difficile d'empêcher le contournement d'une éventuelle réglementation sur le financement des communautés religieuses de l'étranger. Cela nécessiterait des contrôles laborieux.

 
 
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