Il y a vingt ans, presque jour pour jour, 62 personnes dont 36 Suisses mouraient dans l'attentat terroriste de Louxor. L'enquête est close depuis plus de 15 ans. Mais le commanditaire présumé de l'attaque aurait entretemps été retrouvé et le dossier judiciaire pourrait être rouvert.
"Attenter de façon aussi odieuse à la vie, c'est se faire l'ennemi de toute l'humanité", avait déclaré le président de la Confédération d'alors Arnold Koller. Ce matin du 17 novembre 1997, armés de kalachnikovs et de poignards, les six tueurs du commando islamiste déguisés en agents de sécurité ont plongé dans la mort le temple d'Hatchepsout - dans la Vallée des rois, en Egypte - pendant 45 longues minutes.
Bilan: 62 morts, dont 36 touristes Suisses, quatre Egyptiens, dix Japonais, six Britanniques, quatre Allemands, un Français et un Colombien. Vingt-quatre autres personnes étaient blessées, dont 12 Suisses. L'attaque a été revendiquée par l'organisation islamiste Jamaa Islamiya ("la communauté islamique", en arabe), active en Egypte depuis les années 1970.
Enquête bâclée
La justice suisse a officiellement suspendu l'enquête le 8 mars 2000, trois ans après l'attentat, sans que personne ne soit jugé. En cause, notamment, le manque d'informations.
Mais Berne a manqué de persévérance. Selon d'anciens diplomates cités par la RTS, le Conseil fédéral de l'époque était plus occupé par les dédommagements qu'à chercher la vérité et les coupables.
La Police fédérale avait estimé qu'il était désormais inutile d'espérer des informations complémentaires sur cet attentat et a ensuite abandonné l'enquête, concluant que la Suisse et ses citoyens n'étaient pas directement visés par l'attaque.
Révélations
Quinze ans après la clôture de l'enquête, des révélations de la RTS diffusées dimanche à Mise au point relancent la possibilité de rouvrir le dossier judiciaire. La RTS aurait localisé le commanditaire présumé de l'attentat, Mustafa Hamza.
Celui-ci serait dans une prison au Caire depuis trois ans pour des affaires de terrorisme, mais sans lien avec Louxor. Son avocat a affirmé à la télévision romande qu'aucune procédure en lien avec Louxor ne vise M. Hamsa. Il s'est également dit confiant dans la prochaine libération de son client.
Le Ministère public de la Confédération (MPC) a confirmé à l'ats avoir des soupçons à l'encontre de M. Hamza. Il a indiqué qu'il incombe à l'Egypte, lieu de la commission des infractions, de poursuivre sur le plan pénal cette personne. Selon la RTS, il dit vouloir réétudier le dossier, sans donner de détails.