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Comme dans un rêve

La Suisse gagne son premier Saladier d'argent.

24 nov. 2014, 00:01
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Après une ultime amortie, il s'est agenouillé, avant de finir à plat ventre sur l'ocre. Lui, l'extraterrestre, a touché terre. Comme dans un rêve. Comme lors de ses plus grands succès. Cette Coupe Davis, titre qui manquait (l'imparfait est désormais de mise) à son palmarès, assoit cette étiquette de "meilleur joueur de tous les temps". " Franchement, ça n'a pas d'importance ", coupe Roger Federer. Ce Saladier d'argent, le premier pour la Suisse, le Bâlois - et il le sait - le doit également énormément à Stan Wawrinka, autre joueur d'exception: " Stan m'a maintenu en vie, m'a remis dedans, m'a permis de faire un super-double et de conclure cette finale, je ne le remercierai jamais assez. "

L'histoire retiendra l'image de Federer, en larmes, sur cette terre du Stade Pierre Mauroy. N'avoir d'yeux que pour le "Maître" serait réducteur et injuste. L'histoire ne saurait oublier tous les membres de cette "Dream Team". Si l'homme aux 17 titres du Grand Chelem s'est investi cette saison, c'est qu'au sortir d'une préparation hivernale parfaite, après une année 2013 endolorie par son dos, il se sentait dans une forme exceptionnelle. C'est aussi parce que Wawrinka a donné toutes les garanties pour endosser non pas le costume de numéro deux, mais de numéro un bis.

 

"Pour les gars"

 

" On ne peut comparer les événements, mais ce sacre fait partie des plus beaux moments de ma carrière. C'en est un pour les gars ", martèle Roger Federer, sans chercher à se mettre en avant. Ensuite, hilare, en direction de ses coéquipiers: " Merci d'avoir couru vers moi et de m'avoir crié dans les oreilles, c'était top! "

L'histoire de la campagne 2014 retiendra aussi cette semaine de frappadingues. Episodes à classer davantage au rang de l'anecdote: la polémique fumeuse après le Masters de Londres, puis le dos de Federer, véritable feuilleton. L'inquiétude, ce fantôme, puis le jeu, la défaite contre Monfils et enfin la sublimation jusqu'à l'état de grâce. " La performance de Federer est incroyable, sa montée en puissance ce week-end, son manque d'entraînement, ce double exceptionnel et sa prestation sur ce match contre Richard, il était supérieur ", applaudit Arnaud Clément, le capitaine français. Richard Gasquet, expédié en trois petits sets - 6-4 6-2 6-2 -, ne dira pas le contraire: " Roger a joué son meilleur match face à moi. "

L'euphorie régnant dans les travées du Stade Pierre Mauroy, hier soir, a balayé les doutes du dimanche précédent. " On voit à quel point les choses peuvent vite tourner , rappelle Stan Wawrinka. On a su gérer notre groupe à la perfection, on peut être fiers ." La semaine laissait, un moment, craindre un cauchemar. La "Dream Team", sublimée par un Stan Wawrinka tout simplement "monstrueux", s'est relevée, unie comme les cinq doigts de la main.

 

"On va fêter"

 

" Ce Saladier, on le voulait vraiment ", relance Roger Federer. " Cela fait des années que j'en rêve, que je donne tout pour cette compétition, l'année fut idéale ", ajoute "Stan The Man".

Après l'échec de 1992 à Forth Worth, la Suisse n'a pas connu pareille infortune pour sa deuxième finale de Coupe Davis. Federer, Wawrinka, Chiudinelli, Lammer et "capi" Lüthi, heureux comme des gosses, n'ont guère hésité à interpeller Marc Rosset. Rigolade assurée. " Maintenant, on va fêter. Les bouteilles de champagne étaient dans le vestiaire français mais ils ont dû vite les changer de place ", plaisante Stan Wawrinka, à l'orée d'une nuit enchantée.

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