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Le capitaine, stratège et confident

Savoir écouter et convaincre: le rôle du capitaine.

20 nov. 2014, 00:01
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A l'aube de la demi-finale contre l'Italie, Roger Federer avait eu cette sortie, ton plaisantin: " Le plus important, c'est que Seve soit prêt, lui doit disputer les cinq matches ." Figure de l'ombre, tantôt silencieuse, tantôt expressive - cela dépend des caractères. Certains aiment brandir le poing, d'autres se contentent d'applaudir, de donner quelques petits conseils au changement de côté. Jim Courier, lui, enfile le cos tard. Cela ne préserve pas son joueur de se prendre une veste. Un capitaine est toujours présent, rarement décisif. " Au final, le joueur est seul sur le terrain. Sur la chaise, on ne peut pas empêcher les joueurs d'être suffisants ", nous confiait un jour Guy Forget, ancien capitaine de l'équipe de France.

Le rôle du capitaine se mesure tout au long de la semaine, et de l'année. Il ne réclame pas la lu mière, oeuvre en coulisse. A la fois stratège et confident. " Un bon capitaine, c'est une personne qui a des convictions et une grande capacité d'écoute, deux qualités essentiel les ", dit Cédric Pioline, double vainqueur du Saladier d'argent avec les Tricolores en 1996 (Suède) et 2001 (Australie). Lors du dernier sacre bleu, la France avait battu la Suisse en quart de finale et le Parisien faisait notamment équipe avec Arnaud Clément.

 

Ils prônent la discrétion

 

Depuis l'an passé, "La Clé" a pris place sur la chaise. Capi taine discret. " Il ne se met pas en avant, ne se lève pas quarante fois par match, il est très réfléchi ", rappor tait récemment Georges De niau, ancien coach tant de l'équipe de France que de l'équipe de Suisse, dans le quotidien "L'Equipe". Pratiquement de la même génération, Severin Lüthi (38 ans) partage ce trait de caractère avec l'Aixois (36 ans). " Severin n'est pas un capitaine qui bondit partout, qui éructe, il donne dans le dis cret ", ajoutait Georges Deniau, au quotidien français.

En revanche, Lüthi et Clément ne sont pas confrontés aux mê mes problématiques. Côté suisse, deux joueurs d'exception mais très peu, voire aucune marge de manoeuvre. Côté français, une formation homogène, avec plusieurs options crédibles, et des choix à faire. " Quand on possède des gars comme Federer et Wawrinka, on n'exerce pas son capitanat comme Clément, qui lui doit gérer un plus grand réservoir. Arnaud a un problème de riche. Mais une chose est certaine, les capitaines doivent s'adapter, il y a des cycles et une rencontre de Coupe Davis se déroule rarement comme prévu ", précise Cédric Pioline.

 

Savoir bluffer

 

Le début de semaine agité du clan helvétique ne constitue pas une préparation idéale. "L'af faire Mirka"? " Nous en avons parlé, une brève discussion, cela nous rap proche ", répond Severin Lüthi. Les problèmes de dos de Federer redistribuent gentiment les cartes. " Severin n'a toutefois pas vrai ment de contrôle sur ces choses-là ", estime l'ex n°5 mondial, au jourd'hui consultant pour la télévision française. Arnaud Clément non plus. Mais "La Clé", bien qu'il s'en cache, garde un oeil attentif sur l'évolution de la situation.

Etre capitaine, c'est aussi sa voir bluffer. Opter pour le meilleur plan d'action, au moment de désigner ses numéros un et deux. Dans l'équipe de Suisse, en pleine possession de ses moyens, aucun choix, l'ordre s'impose naturellement. Au sein de l'équipe de France, la multitude d'options augmente les prises de décisions. Mardi, devant la presse, Arnaud Clément a affirmé " j'ai débuté des discussions avec mes joueurs ". Dans l'entourage des "Bleu" filtrait toutefois l'info (une rumeur?) que décision fut rendue, concernant les nominations des joueurs, lundi soir déjà...

La parole n'a (parfois) pas la même valeur, que le capitaine se retrouve face aux médias ou seul devant son groupe. Au sein de l'équipe, savoir manier le verbe a son importance. " Le ton utilisé est primordial, il faut adopter un langage percutant , nous rapportait Guy Forget. Si je suis convaincu de ce que je dis, le message va passer, mais si j'exprime une hésitation, le joueur va douter. " Par le dialo gue, le capitaine apaise, dédramatise, pousse, motive. Dans les bons ou les moins bons moments.

 

Travail de visualisation

 

L'apport du capitaine se situe avant tout au niveau mental. Arnaud Clément a déjà disputé et gagné une finale de Coupe Davis. " L'expérience aide. Dans une finale, il y a toujours plus d'émotions, de pression, un peu plus de tout , avance "La Clé". Préparer ce rendez-vous implique un travail individuel de visualisation: il faut imaginer le stade avec du monde, du bruit, de l'ambiance, du bleu. Je ne ressens pas d'appréhension, mais on discute beaucoup ."

Guy Forget l'affirmait: " La Coupe Davis est un miroir grossissant qui révèle notre personnalité, nos faiblesses comme nos qualités. " Celles des joueurs, comme celle du capitaine.

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