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Gastronomie: des chercheurs écossais ont créé une fausse langue qui analyse les nuances du whisky

Des scientifiques écossais ont créé une fausse langue dont les papilles peuvent repérer les différences entre plusieurs whiskys et contrôler la qualité. Elle est aussi capable de vérifier l’authenticité d’une bouteille. En Suisse, une langue électronique de ce type a été développée par IBM.

06 août 2019, 17:42
La "langue artificielle" permet notamment de contrôler la qualité et de lutter contre les contrefaçons. (Illustration)

Des chercheurs de l’Université de Glasgow ont annoncé mardi avoir mis au point une «langue artificielle» capable d’analyser les nuances subtiles du whisky. Elle pourrait permettre de contrôler sa qualité ou de lutter contre les contrefaçons.

Ce dégustateur miniature peut faire la différence entre un whisky d’une même marque vieilli dans des fûts différents avec une précision de 99%. Ou de faire le tri entre des whiskies âgés de 12, 15 ou 18 ans, selon cette recherche publiée dans la revue Nanoscale de la Royal Society.

Nous appelons cela une langue artificielle parce qu’elle agit comme une langue humaine.
Alasdair Clark, chercheuse à l’Université de Glasgow

«Nous appelons cela une langue artificielle parce qu’elle agit de la même façon qu’une langue humaine», explique Alasdair Clark, de l’école d’ingénierie de l’Université de Glasgow. «Comme nous, elle ne peut pas identifier individuellement les produits chimiques qui rendent le café différent du jus de pomme, mais elle peut facilement faire la différence entre des mélanges chimiques complexes».

Concrètement, le whisky est versé sur un damier constitué de minuscules morceaux d’or et d’aluminium agissant comme des «papilles gustatives». Au contact de l’alcool, les deux métaux vont renvoyer une lumière différente, dont l’analyse permettra aux chercheurs d’établir un profil statistique du whisky testé.

Lutte contre les contrefaçons

Les chercheurs destinent cette «langue artificielle» au contrôle de la qualité des whiskies, mais aussi à la lutte contre le commerce florissant de l’alcool de contrefaçon. La méthode a ainsi permis de découvrir que plusieurs bouteilles de whisky, censées être d’une très grande valeur, étaient en réalité fausses.

«En plus de son potentiel évident pour l’identification des alcools contrefaits, elle pourrait être utilisée dans les tests de sécurité alimentaire», voire «dans n’importe quel domaine où une méthode de dégustation portable et réutilisable peut être utile», assure Alasdair Clark.

 

 

L’annonce de cette «langue artificielle» a été saluée par le secteur. «Nous serions vraiment ravis d’avoir quelque chose qui aiderait à éradiquer la contrefaçon du whisky», a déclaré Annabel Meikle, directrice de la confrérie Keepers of the Quaich, qui défend les intérêts du whisky écossais.

Pas de quoi menacer immédiatement le travail des «master blenders», ces experts chargés d’élaborer l’assemblage des whiskies et d’évaluer leur qualité. Mais la «langue artificielle» pourrait en revanche remplacer certains contrôles de routine, estime Annabel Meikle.

IBM également

Des chercheurs d’IBM Research ont également présenté début juillet à Lausanne une «langue électronique». L’appareil doté de capteurs électro-chimiques et d’intelligence artificielle fournit en une minute l’«empreinte digitale» d’un liquide.

 

 

Détecter une pollution de l’eau, vérifier l’authenticité d’un vin, ou encore analyser l’urine d’un patient sont quelques-unes des applications possibles de cet appareil baptisé «Hypertaste». Il est ainsi capable d’identifier les principales marques d’eau minérale du marché.

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