Jusqu’où un employeur peut-il aller dans la surveillance d’internet? C’est à cette question que viennent de répondre – hier – les 17 juges de la Grande Chambre, l’instance suprême de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) de Strasbourg. Les juges européens ont sanctionné en appel la surveillance des courriels privés par un employeur, en Roumanie, qui avait licencié dans la foulée un de ses salariés – Bogdan Mihai Barbulescu – en 2007. Cette décision de la CEDH était très attendue, car elle fera jurisprudence pour les 47 Etats membres du Conseil de l’Europe, dont les approches en la matière sont très différentes.
Les juges, statuant en appel d’une décision de 2016, ont considéré que les autorités nationales roumaines n’avaient pas correctement protégé le droit de Bogdan Mihai Barbulescu au respect de sa vie privée et de sa correspondance, et n’ont donc pas ménagé un juste équilibre entre les...