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Crise de la dette: intenses tractations avant un sommet européen jugé crucial

D'intenses tractations se sont poursuivies hier jusqu'à tard dans la nuit à deux jours d'un sommet européen. Cette rencontre est jugée cruciale pour l'avenir de la zone euro, sous le regard inquiet des marchés.

27 juin 2012, 08:05
Rien n'a filtré dans l'immédiat de cette rencontre, qui a pris fin dans la soirée, selon une source proche des discussions.

Les ministres des Finances des quatre premières économies de la zone euro se sont retrouvés hier soir à Paris pour une rencontre destinée à préparer ce sommet, énième rendez-vous de l'Union monétaire avec son avenir depuis le début de la crise de la dette en Europe en décembre 2009.

Le Français Pierre Moscovici a reçu vers 19h00 ses homologues allemand Wolfgang Schäuble et espagnol Luis de Guindos, le vice-ministre italien Vittorio Grilli et le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn, pour des entretiens à l'abri des regards, quatre jours après un sommet des dirigeants de ces mêmes pays à Rome.

Rien n'a filtré dans l'immédiat de cette rencontre, qui a pris fin dans la soirée, selon une source proche des discussions.

L'Allemagne, objet de toutes les sollicitations, continue de croire aux vertus de la rigueur et se montre peu disposée à céder aux demandes de solidarité de ses partenaires.

Pas d'euro-obligations pour Merkel

"Quand je pense au sommet, ce qui m'inquiète est qu'il y aura toutes sortes d'idées de mutualisation de la garantie (des dettes souveraines) et trop peu d'idées pour plus de contrôle" des finances publiques, a déclaré lundi soir Angela Merkel.

Selon des participants à une réunion parlementaire, la chancelière allemande est allée plus loin mardi: il n'y aura pas d'euro-obligations "aussi longtemps que je vivrai", aurait-elle lancé, probablement sous la forme d'une boutade.

Berlin veut quoi qu'il en soit renforcer l'intégration politique et le contrôle européen sur les politiques nationales, quitte à transférer pour cela davantage de prérogatives à l'échelon européen.

La France, longtemps réticente devant une telle perspective, a tenté mardi d'amadouer l'Allemagne en plaidant la cause d'un "partage de souveraineté".

Interrogé sur la possibilité pour Bruxelles de contrôler davantage les budgets nationaux, le ministre français du Budget, Jérôme Cahuzac, a indiqué que "c'est bien de cela dont on parle".

"Il faut que la France et l'Allemagne s'entendent. (...) Il faut que l'Allemagne cesse de fantasmer l'inflation (...) et puis il faut que la France comprenne que c'est aussi peut-être l'intérêt de notre pays, de la France, de procéder à ce partage de souveraineté", a-t-il expliqué.

Bruxelles propose plus de contrôle

Ce soir, le président français François Hollande et Mme Merkel se retrouveront à Paris pour aplanir, espèrent les marchés, leurs divergences.

Le président de l'Union européenne, Herman Van Rompuy, a de son côté proposé de renforcer l'intégration de la zone euro via un contrôle accru des budgets nationaux par Bruxelles et la mise en place d'une union bancaire.

Premier chantier: dessiner dès cette fin de semaine les contours d'une union bancaire à 27 qui reposerait sur une supervision renforcée, une mise en commun de la garantie des dépôts et un mécanisme commun de résolution des crises.

La BCE supervise

L'idée serait de confier la mission de supervision à la la Banque centrale européenne pour la zone euro. Une autre instance, probablement le régulateur bancaire européen (EBA), se chargerait du contrôle dans les pays n'ayant pas adopté la monnaie commune.

Côté solidarité, il y aurait une garantie des dépôts des épargnants au niveau européen et un mécanisme de résolutions des crises.

L'objectif est de "réduire le coût des faillites bancaires pour les contribuables européens", indique la feuille de route, et de casser la courroie de transmission entre crise bancaire et crise de la dette.

Les responsables européens proposent de faire du Mécanisme européen de stabilité (MES), qui doit entrer en vigueur début juillet, un filet de sécurité adossé au mécanisme de résolution des crises.

En filigrane, ils suggèrent d'utiliser cet instrument pour recapitaliser les banques, comme le demande Madrid.

Mais Berlin s'y refuse.

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