Une année après les premières élections libres en Tunisie, Amnesty International (AI) se dit préoccupée par la situation des droits humains dans le pays.
L'organisation constate même un recul dans ce domaine et doute de la volonté des autorités à mettre en oeuvre de véritables réformes.
Après la chute de l'ancien président Zine el Abidine Ben Ali, des changements significatifs ont toutefois été constatés.
"D'importants traités des droits humains ont été ratifiés, de nombreux prisonniers d'opinion ont été libérés et des lois sur la liberté de presse ont été adoptées", relève AI dans un communiqué diffusé lundi.
Malgré ces efforts, l'ONG observe depuis une tendance inverse. Elle déplore notamment une restriction de la liberté d'expression des journalistes, artistes, critiques à l'égard du gouvernement ou encore écrivains et blogueurs.
Une liberté d'expression limitée "en vertu du motif fallacieux qu'elle mettait en péril la sécurité publique et la morale", regrette AI.
Actes de torture
A ce constat, s'ajoute l'état d'urgence, en vigueur depuis janvier 2011. Renouvelé à plusieurs reprises, il s'applique jusqu'à fin octobre.
"Les manifestants qui expriment leur mécontentement face à la lenteur des réformes subissent des violences inutiles et brutales", dit encore AI. Durant l'année écoulée, l'ONG a reçu de nombreux comptes rendus d'actes de torture et de mauvais traitements.
"La Tunisie est à la croisée des chemins: le gouvernement doit profiter de cette occasion historique pour examiner le passé et mettre en oeuvre les principes de l'Etat de droit", estime la directrice adjointe du programme sur le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord d'AI, Hassiba Hadj Sahraoui.