Le géant de l'acier a été condamné mardi à verser "25,325 millions de dollars" à Elijah Turley, a indiqué Ryan Mills, son avocat. Au cours d'un procès long de trois semaines, cet homme a raconté les brimades et le harcèlement raciste dont il a été la cible, de 2005 à 2008 à l'aciérie d'ArcelorMittal de Lackawanna, rapporte le quotidien "Buffalo News".
Parfois traité de "singe" par d'autres employés, il a également vu le sigle "KKK" - pour Ku Klux Klan - inscrit à la craie dans l'enceinte de l'usine, a rapporté le journal. "Je trouve effarant que la justice ait à s'occuper d'un cas comme celui-ci en 2012", a déclaré Ryan Mills, l'avocat de M. Turley, lors de sa plaidoirie dont le "Buffalo News" s'est fait l'écho.
Appel possible
Les huit jurés ont unanimement reconnu ArcelorMittal et certains de ses cadres responsables de cette situation. ArcelorMittal est coupable, aux yeux de la justice américaine, d'avoir laissé s'installer "des conditions de travail néfastes". "M. Elijah Turley et sa famille sont très heureux de la décision de la justice", a dit Ryan Mills.
Les dommages et intérêts "octroyés par ce jury dépassent de loin ce qui est normalement autorisé en vertu de loi fédérale ou de la loi de l'Etat de New York", a réagi un responsable d'ArcelorMittal dans un courrier électronique. L'entreprise n'exclut pas de faire appel.
Comme il l'avait affirmé au cours du procès, le groupe assure avoir pris des mesures pour que cessent ces incidents, en recrutant notamment "un enquêteur indépendant" et en installant "des caméras de sécurité".