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Armes chimiques en Syrie: l'enquête de l'ONU continue, intervention possible

Après avoir essuyé de tirs, des experts de l'ONU se sont rendus lundi sur le site d'une attaque présumée à l'arme chimique près de Damas. Les tractations internationales concernant une possible intervention militaire contre le régime se poursuivent.

26 août 2013, 18:59
Les inspecteurs de l'ONU se dirigeaient lundi vers le site de l'attaque chimique présumée imputé au régime syrien près de Damas où ils doivent entamer leur enquête.

Malgré les tirs essuyés par leur convoi, les enquêteurs de l'ONU sont finalement parvenus à se rendre à Moadamiyat al-Cham, une localité au sud-ouest de Damas tenue par les rebelles et cible mercredi, selon l'opposition, d'une attaque à l'arme chimique par le régime.

Les experts de l'ONU ont pu recueillir dans deux hôpitaux des témoignages de victimes de l'attaque chimique, a indiqué le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon. Le conseiller fédéral Didier Burkhalter a rappelé que la Suisse était disposée à mettre les compétences en matière d'analyse du laboratoire de Spiez (BE) au service de cette mission.

Pas de blessé parmi les experts

Un peu plus tôt dans la journée, les experts de l'ONU avaient dû rebrousser chemin, le premier véhicule de l'équipe ayant "été délibérément touché à plusieurs reprises par des tirs de snipers non identifiés", avait indiqué un porte-parole de l'ONU dans un communiqué, en ne faisant état d'aucun blessé. Régime et rebelles se sont accusés mutuellement de ces tirs.

Tractations occidentales

Répondant aux accusations sur un recours aux armes chimiques, le président Assad a estimé qu'il était "contraire au bon sens" de pointer du doigt son régime avant l'enquête. Il a aussi prévenu qu'en cas d'intervention militaire, "les Etats-Unis essuieraient un échec". Une déclaration qui intervenait en pleines tractations sur une possible action militaire étrangère.

Le chef de la diplomatie britannique William Hague a estimé qu'il était "possible" de répondre à l'usage d'armes chimiques sans l'aval du Conseil de sécurité de l'ONU, tout en refusant de "détailler les options militaires" envisagées par les Occidentaux. Redisant sa conviction que le régime avait utilisé des armes chimiques le 21 août, il a jugé qu'une intervention serait possible pour des motifs de "détresse humanitaire".

Le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel a déclaré pour sa part que les forces américaines étaient prêtes à agir si nécessaire. "Il y a des signes forts en direction de l'utilisation d'armes chimiques" par le régime syrien.

Pour le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, les pays occidentaux décideront d'une réaction "arbitrée dans les jours qui viennent", tandis que la Turquie s'est dite prête à rejoindre une coalition contre la Syrie, même sans consensus à l'ONU.

Mise en garde

Selon des experts, les pays occidentaux pourraient mener des frappes chirurgicales contre des intérêts stratégiques, sans pour autant s'engager dans une intervention de longue durée. Mais la Russie, puissante et fidèle alliée du régime, a mis en garde contre une intervention militaire sans aval du Conseil de sécurité de l'ONU, estimant qu'elle serait "dangereuse". Son chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, a souligné que les Occidentaux étaient incapables de fournir des "preuves" concernant l'utilisation présumée d'armes chimiques.

Autre allié du régime syrien, l'Iran a mis en garde les Etats-Unis contre de "dures conséquences" en cas d'intervention, alors qu'un groupe palestinien proche du régime syrien, le Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général, a menacé de représailles. De son côté, l'Irak est opposé à l'utilisation de son espace aérien ou de son territoire pour toute opération contre la Syrie, a indiqué un porte-parole du gouvernement.

Lundi, de hauts responsables militaires de pays occidentaux et musulmans doivent entamer une réunion de deux jours en Jordanie pour discuter "des scénarios" possibles après les "dangereux développements" en Syrie, selon Amman. Cette réunion rassemblera entre autres le chef d'état-major inter-armées américain, le général Martin Dempsey.

Sur le terrain, les rebelles ont marqué un point en coupant la seule route d'approvisionnement de l'armée vers la province septentrionale d'Alep, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Des bombardements du régime sur la Ghouta orientale ont par ailleurs fait six morts dont deux enfants, selon cette ONG qui s'appuie sur un réseau de militants et sources médicales.

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