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Belgique: les indépendantistes flamands réclament l'abolition des pouvoirs du roi

Bart De Wever, dirigeant de la Nouvelle alliance flamande a lancé jeudi une attaque contre le discours du roi et, plus généralement, contre ses pouvoirs.

27 déc. 2012, 15:00
Bart De Wever, leader de la nouveau alliance flamande a réclamé l'abolition des pouvoirs du roi des Belges ce jeudi.

Les indépendantistes flamands, première force politique de la région néerlandophone de la Belgique, ont réclamé jeudi l'abolition des pouvoirs du roi. Le souverain, qui incarne l'un des derniers symboles de l'unité du royaume, vient de fustiger les dangers du "populisme".

Bart De Wever, le dirigeant de la Nouvelle alliance flamande (N-VA) - parti visé par ces propos selon la presse flamande - a lancé jeudi une attaque en règle contre ce discours et, plus généralement, contre les pouvoirs qu'exerce encore le roi en Belgique.

"Le souverain doit être au-dessus de la mêlée afin de représenter l'ensemble de la nation. Mais Albert II ne remplit pas correctement ce rôle. Il a choisi le chemin d'une royauté de division", a déclaré dans une tribune publiée par le quotidien flamand "De Standaard" l'homme politique le plus populaire de Flandre qui se définit comme un démocrate de centre droit.

Monarchie protocolaire

Albert II "me prend pour un fasciste. Après ce discours de Noël, je me demande dès lors s'il peut encore continuer à jouer son rôle", a-t-il ajouté sur une télévision néerlandophone. Enfonçant le clou, il a jugé qu'une "royauté politique est incompatible avec la démocratie".

Le dirigeant indépendantiste a dès lors prôné la mise en place d'une monarchie purement protocolaire, comme aux Pays-Bas, où c'est le Parlement - et non le roi comme c'est actuellement le cas en Belgique - qui désigne le responsable chargé de former le gouvernement après les élections.

Pour lui, ce changement devrait intervenir dès le lendemain des législatives de 2014, pour lesquelles il est donné favori en Flandre. Le nouveau bourgmestre d'Anvers juge également "scandaleux" que le Premier ministre, le socialiste francophone Elio Di Rupo, ait donné son aval au discours royal.

Référence aux années 1930

Lundi, dans son traditionnel discours de Noël, Albert II, 78 ans, avait appelé les Belges à être "vigilants et lucides face aux discours populistes". "La crise des années 1930 et les réactions populistes de cette époque ne doivent pas être oubliées. On a vu le mal que cela fit à nos démocraties", avait ajouté le souverain, sans toutefois citer le nom d'aucune formation politique actuelle.

Mais les observateurs, en particulier dans la presse flamande, ont estimé que le roi visait la N-VA, qui milite ouvertement pour une "république flamande" et attribue une grande part des difficultés économiques du royaume à la Wallonie (sud, francophone).

Des responsables du gouvernement sont venus à la rescousse du roi, estimant "légitime" que le roi mette en garde contre les dangers pour la démocratie, alors que le roi d'Espagne Juan Carlos a appelé à l'unité face à la crise et aux tensions séparatistes dans son propre discours de Noël. Le chef des chrétiens-démocrates flamands a toutefois jugé "pas sage" la référence aux années 1930.

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