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Berne compte réformer les institutions onusiennes de l'environnement

Lors de la conférence Rio+20, la Suisse veut axer l'économie sur le management des ressources naturelles.

14 juin 2012, 07:12
La Suisse compte proposer une feuille de route pour une économie verte, a expliqué début juin aux médias Franz Perrez, chef de la délégation suisse et directeur de la section internationale de l'OFEV.

La Suisse va s'engager lors de la conférence Rio+20 pour la mise en place d'une économie verte axée sur le développement et ménageant les ressources naturelles. Une proposition suisse pour réformer les organes onusiens de l'environnement sera également discutée au Brésil.

Les modèles de production doivent respecter les limites de notre planète et la Suisse conçoit l'économie verte comme un instrument permettant d'atteindre le développement durable, estime l'Office fédéral pour l'environnement (OFEV), qui chapeaute la délégation.

La Suisse compte proposer une feuille de route pour une économie verte, a expliqué début juin aux médias Franz Perrez, chef de la délégation suisse et directeur de la section internationale de l'OFEV.

Il s'agit plutôt de proposer une "boîte à outils", où chaque pays pourra puiser à sa convenance, que d'imposer une contrainte. La stratégie pour le développement durable, où figure en bonne place l'économie verte, sera ainsi adaptée à l'économie d'un pays.

Il s'agit de "se mettre d'accord sur des principes généraux", selon M. Perrez. Les mesures concrètes, comme par exemple la suppression progressive des subventions pour les énergies fossiles, pourront être définies par la suite.

Protectionnisme vert

Car l'idée même d'économie verte n'est pas acquise pour tous. Certains pays sont opposés au concept, l'assimilant à un protectionnisme vert qui pourrait brider leur développement. L'Inde et l'Argentine, par exemple, sont réticents, selon M. Perrez.

D'autres voient d'un très mauvais oeil l'importance donnée aux énergies renouvelables, notamment les pays dont l'économie repose principalement sur les ressources fossiles, comme le Vénézuela ou l'Arabie Saoudite.

Ces tensions sont déjà visibles dans les comités préparatoires. Les négociations des deux premiers rounds de négociations ont été difficiles, selon M. Perez, qui évoque un "manque de vision et de direction".

Comme l'avoue Franz Perrez, tout reste ouvert: Rio+20 pourrait être un échec ou au contraire déboucher sur des progrès, notamment à propos des réformes institutionnelles dans le domaine de l'environnement.

Réformer les institutions

La Commission du développement durable (CDD) de l'ONU a échoué dans son rôle d'institution, estime le chef de la délégation suisse.

Berne propose un "Conseil du développement durable" chargé de la remplacer. Cet organe serait directement subordonné à l'Assemblée générale de l'ONU et représenterait un "lieu pour le dialogue et l'examen des progrès", a indiqué Martin Krebs, du Département fédéral des Affaires étrangères.

L'ébauche suisse, soutenue par des petits États comme le Liechtenstein ou Monaco, propose que la stratégie en matière de développement durable des Etats membres de l'ONU soient passées en revue par les autres pays, à l'image de l'examen universel du Conseil des droits de l'homme.

Mais pas question d'infliger une peine aux pays fautifs. "Il s'agit plutôt d'apprendre chacun de ses erreurs" relève Franz Perrez. "Ce n'est pas un examen au sens où l'on donne une note et c'est fini: il faut discuter de ce que l'on pourrait améliorer", précise-t-il.

Enfin, le projet suisse implique une meilleure intégration de la société civile dans l'institution. Jusqu'à présent, seuls les diplomates de l'ONU se saisissaient des thèmes du développement durable. "Il manque à la CDD l'expertise pour approfondir les thèmes", relève Franz Perrez.

La Conférence Rio+20 vise à réitérer les engagements pris il y a 20 ans à Rio en faveur du développement durable. Plus de 50'000 personnes y participeront, dont plus de 100 chefs d'Etat.

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