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Brésil: convaincre les derniers indécis avant la présidentielle

A la veille du premier tour de l'élection présidentielle du Brésil, les favoris continuent de convaincre les indécis.

04 oct. 2014, 18:08
Les favoris de l'élection présidentielle au Brésil, dont la présidente sortante Dilma Rousseff, continuaient de batailler samedi à la veille du premier tour pour convaincre les indécis.

Dans ce vaste pays émergent en quête de second souffle après le boom socio-économique des années 2000, les Brésiliens sont divisés, entre défenseurs d'un héritage de conquêtes sociales historiques incarné par Mme Rousseff, et partisans d'une alternance apte à relancer le pays et à répondre à leurs aspirations de moralisation de la vie publique et d'amélioration des services publics.

Dilma Rousseff, 66 ans, aborde ce premier tour en favorite, avec 40% des intentions de vote. Elle connaîtra dimanche soir son adversaire pour un 2e tour prévu le 26 octobre, qui s'annonce plus qu'indécis.

Silva et Neves en embuscade

Dimanche, les partisans du changement vont devoir trancher. Entre l'aventure d'une "rupture" avec les grands partis traditionnels incarnée par l'atypique Marina Silva, 56 ans, apôtre d'une "nouvelle politique". Et l'alternance en terrain connu représentée par Aecio Neves, le candidat du puissant Parti social-démocrate brésilien (PSDB), le grand rival du PT, qui a gouverné le pays de 1995 à 2002.

Après une irruption tonitruante dans la campagne, Marina Silva, qui rêve de devenir la première présidente noire du pays, a glissé dans les sondages et pointait ces jours à 24% d'intentions de vote. "C'est l'heure de voter pour qui est réellement capable de battre le PT", a exhorté vendredi Marina Silva, sur son compte Twitter.

Cette dissidente du PT devait tenir samedi un meeting dans l'Etat de Sao Paulo, avant de rejoindre l'Etat d'Acre en Amazonie, où elle a connu une enfance pauvre, pour aller y voter dimanche.

Ultime sondage

Aecio Neves, longtemps très distancé mais récemment remonté à 19 et 21%, ne désespère pas de se qualifier à l'arraché pour le second tour. Il va faire le forcing ce week-end en animant trois meetings dans l'Etat de Mina Gerais, bastion électoral dont il a été deux fois le très populaire gouverneur.

Mais selon un tout dernier sondage CNT publié samedi à la veille du premier tour de scrutin, le candidat du PSDB obtient 24% des intentions de vote contre 21,4% à Mme Silva. En cas de second tour entre Mme Rousseff et M. Neves, la présidente sortante l'emporterait, avec 46% des suffrages contre 40,8% au social-démocrate, soit une avance de 5,2 points, selon le sondage.

Pacte anti-PT

Dilma Rousseff doit s'adresser, elle, aux militants travaillistes à Belo Horizonte puis à Porto Alegre. Mme Rousseff abordera le second tour en favorite, mais elle doit s'attendre à une élection "très difficile" car "Mme Silva et M. Neves scelleront très probablement un pacte anti-PT entre les deux tours", selon le politologue Lucio Renno, de l'Université de Brasilia.

"Il existe une volonté de changement de politique économique, spécialement dans les classes aisées. Mais elle est concurrencée par une volonté de préserver et de défendre les conquêtes sociales et les améliorations du niveau de vie apportées par le PT", analyse pour sa part son collègue Castro Neves.

André Cesar, analyste pour le consultant Prospectiva, pense de son côté que Dilma Rousseff finira par l'emporter. Mais il souligne qu'un "tel niveau d'imprévisibilité et d'émotion n'a plus été atteint depuis 25 ans au Brésil". Il faut en effet remonter, selon lui, à 1989, année des premières élections post-dictature au suffrage universel, remportées de justesse par Fernando Collor face à l'ex-président Lula (2003-2010), le mentor politique Mme Rousseff.

Policiers et militaires mobilisés

Plus de 400'000 hommes des forces de l'ordre dont 30'000 militaires de l'armée de terre, de l'air et de la marine ont été mobilisés pour assurer la tranquillité des élections, a indiqué le Tribunal supérieur électoral (TSE).

Cité par la chaîne de TV Globo news samedi, le TSE a autorisé l'envoi de troupes dans 254 communes de 11 des 27 Etats fédérés, en Amazonie notamment et à Rio de Janeiro, où en début de semaine des affrontements entre trafiquants de drogue et forces de l'ordre se sont soldés par cinq morts. Lors des élections de 2010, le TSE avait autorisé l'envoi de troupes dans 256 communes de 12 Etats.

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