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Cri d'alarme anti-corruption du président Hu au Congrès du PC chinois

Le 18e congrès du PC chinois s'est ouvert jeudi devant plus de 2000 délégués sur un cri d'alarme du président sortant, Hu Jintao.

08 nov. 2012, 13:00
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Le président sortant chinois Hu Jintao a prévenu que la corruption endémique du pays pourrait s'avérer "fatale" au régime et a appelé à plus de démocratie dans une économie réorientée vers la consommation intérieure.

Hu Jintao, 69 ans, doit céder la semaine prochaine son poste de secrétaire général du PCC à Xi Jinping, 59 ans, un homme d'appareil largement inconnu du grand public, en principe pour deux mandats de cinq ans.
 
Dauphin désigné, M. Xi, vice-président depuis 2008, deviendra ipso facto le prochain président de la République populaire, une formalité prévue en mars 2013.
 
Dans l'enceinte solennelle du Palais du peuple, sur la place Tiananmen sévèrement bouclée pour l'occasion, M. Hu, qui a fait de son pays la deuxième puissance mondiale au cours des dix ans de sa présidence, a prononcé un discours de 90 minutes à la fin duquel il s'est alarmé de la corruption galopante qui ronge le pays.
 
Consommer plutôt qu'exporter
 
"Si nous échouons à traiter cette question correctement, elle pourra s'avérer fatale" et provoquer "l'effondrement du parti et de l'Etat", a-t-il lancé, en allusion aux scandales politico-financiers impliquant les familles des plus hauts dirigeants.
 
En matière économique, Hu Jintao a appelé à mettre en oeuvre "un nouveau modèle de croissance" tourné vers la consommation plus que vers les exportations. Il a fixé comme objectif d'ici 2020 le "doublement du PIB" et du revenu par tête, actuellement de quelque 3500 dollars/an dans les villes.
 
Un objectif réalisable, selon le chef économiste de la Bank or Communications de Shanghai, Lian Ping, alors que la deuxième économie mondiale est touchée par un net ralentissement. Mais M. Hu n'a précisé ni le montant ni les modalités de financement des investissements à engager.
 
Affaires et révélations
 
Le congrès s'ouvre au terme d'une "annus horribilis" pour le parti unique, marquée par l'affaire Bo Xilai et des révélations sur la fortune des familles des hauts dirigeants, dont celles de Xi Jinping et du premier ministre Wen Jiabao.
 
Bo Xilai, aujourd'hui au secret, doit être jugé pour corruption et abus de pouvoir. Il est impliqué notamment dans l'assassinat par son épouse de l'homme d'affaires britannique Neil Heywood. Membre du bureau politique, il a été exclu du parti.
 
Hu Jintao a souligné l'importance de réformes politiques, un domaine dans lequel son bilan est jugé des plus minces. "La réforme du système politique est une part importante des réformes globales de la Chine", a-t-il souligné, appelant aussi à "attacher plus d'importance à l'amélioration du système démocratique", tout en avançant "activement et prudemment".
 
Les responsables du PCC prônent de séparer plus clairement les rôles du Parti et de l'Etat et de permettre plus de participation de la population dans le choix des dirigeants locaux, mais en aucun cas d'instaurer un multipartisme à l'occidentale.
 
Faire de la Chine à une "puissance maritime"
 
Hu Jintao a lui également appelé à faire de la Chine une "puissance maritime", à l'heure où elle dispute au Japon et d'autres voisins la souveraineté d'îles en mer de Chine. Pékin a lancé son premier porte-avions en septembre.
 
Sur la scène de l'immense hall du Palais du peuple, tendue de rouge, il s'exprimait sous le regard des "anciens" du Parti et de l'Etat, dont l'ex-président Jiang Zemin, 86 ans (1993-2002).
 
Les membres du Comité permanent du Bureau politique, l'organe suprême du PCC, pourraient eux passer de neuf à sept, afin de faciliter les prises de décisions en réduisant les risques de conflit entre "conservateurs" et "réformistes".
 
En dépit de son départ, Hu Jintao pourrait conserver la présidence de la puissante commission militaire du PCC et maintenir son influence.
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