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Crise dans le Golf: la Mauritanie rompt les relations diplomatiques avec le Qatar, la Turquie souhaite les intensifier

Après l'Arabie saoudite, le Bahreïn, les Emirats arabes unis, l'Egypte, le Yémen et les Maldives, c'est au tour de la Mauritanie de mettre au ban le Qatar, pays accusé de soutien au terrorisme. A l'inverse, le président turc, Recep Tayyip Erdogan critique les sanctions prises. Donald Trump qui avait insisté sur l'importance de l'unité pour lutter contre le financement du terrorisme s'en réjouit.

07 juin 2017, 08:09
Le Qatar a d'abord réagi avec colère. Il a ensuite lancé un appel au dialogue.

La Mauritanie a rompu ses relations diplomatiques avec le Qatar, accusé par les autres pays de la péninsule arabique de "soutien au terrorisme". Ankara prend le contre-pied et compte "développer" les siennes. Parallèlement Donald Trump s'est entretenu avec Ryad.

"Permettez-moi de dire d'emblée que nous ne trouvons pas bonnes les sanctions prises contre le Qatar", a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan lors d'un discours devant des ambassadeurs à Ankara.

"En tant que Turquie, nous allons poursuivre et développer nos relations avec le Qatar, comme avec tous nos amis qui nous ont soutenus dans les moments les plus difficiles, notamment le putsch du 15 juillet", a ajouté le président turc. Il s'exprimait pour la première fois sur ce sujet en public.

 

 

L'Arabie saoudite et cinq de ses alliés (le Bahreïn, les Emirats arabes unis, l'Egypte, le Yémen et les Maldives) ont rompu lundi avec le Qatar, accusé de soutenir le "terrorisme". Cette décision a provoqué une crise diplomatique majeure au Moyen-Orient.

Elle a entraîné une suspension de vols aériens, la fermeture des frontières terrestres et maritimes avec le Qatar ainsi que des interdictions de survol aux compagnies qataries et des restrictions aux déplacements des personnes.

"Accusation grave"

Dans la foulée, la Jordanie a annoncé une réduction de sa représentation diplomatique, et le retrait de la licence de la chaîne Al Jazeera sur son territoire. Et mardi soir, la Mauritanie leur a emboîté le pas, invoquant la même raison.

Le Qatar "a semé le chaos et les tensions dans dans de nombreux pays arabes, ce qui a provoqué de grandes tragédies humanitaires dans ces pays, en Europe, et à travers le monde", a rapporté l'agence officielle AMI, citant un communiqué du ministère des Affaires étrangères. La Mauritanie est proche de l'Arabie saoudite, dont elle soutient l'intervention militaire au Yémen.

"Présenter le Qatar comme un soutien du terrorisme, je vois cela comme une accusation grave", a déclaré M. Erdogan. "Je les connais bien (les dirigeants du Qatar), et si cela avait été le cas, j'aurais été le premier chef d'Etat à leur faire face", a-t-il ajouté.

Erdogan par "téléphone"

"Les efforts en vue d'isoler le Qatar (...) ne permettront de résoudre aucun problème de quelque manière que ce soit", a déclaré M. Erdogan. Ce dernier a loué le "sang-froid" et l'"approche constructive" de Doha.

Après avoir d'abord réagi avec colère, le Qatar a appelé à un "dialogue ouvert et honnête". S'exprimant sur la télévision Al Jazeera, le chef de la diplomatie qatarie, cheikh Mohamed ben Abderrahmane Al-Thani, a assuré qu'il n'y aurait "pas d'escalade" de la part de son pays et répété notamment le caractère "stratégique" des relations avec les Etats-Unis.

Si la Turquie entretient des rapports privilégiés avec le Qatar, elle a aussi de bonnes relations avec les autres monarchies du Golfe, notamment l'Arabie saoudite. De fait, s'il a pris la défense de Doha, le président turc s'est bien gardé d'émettre la moindre critique envers Ryad, appelant les pays membres du Conseil de coopération du Golfe à "résoudre leurs différends par la voie du dialogue".

Du fait de ses relations amicales avec les deux parties, M. Erdogan a entamé depuis lundi une "diplomatie téléphonique" active, s'entretenant avec une dizaine de dirigeants, dont ceux du Qatar, de l'Arabie saoudite, de la Russie et de la France.

Trump aussi

Tard dans la soirée, Donald Trump a appelé le roi Salman d'Arabie saoudite tard. Il a insisté sur l'importance de l'unité des pays du Golfe pour lutter contre l'idéologie extrémiste et le financement du terrorisme, a déclaré à Reuters un responsable de la Maison Blanche.

 

 

Ces propos prêtés au président américain contrastent avec ceux qu'il avait tenus plus tôt dans la journée sur Twitter, où il s'était félicité de l'isolement du Qatar. ll disait se réjouir que le discours qu'il a prononcé contre l'islamisme politique et l'Iran ait inspiré les quatre puissances régionales à l'origine de l'initiative.

"Lors de mon récent voyage au Moyen-Orient, j'ai affirmé qu'il ne pouvait plus y avoir de financement pour l'idéologie radicale. Des dirigeants ont désigné le Qatar. Regardez!", avait écrit Donald Trump sur Twitter. "Ils ont dit qu'ils adopteraient une ligne dure sur le financement de l'extrémisme et toutes les références désignaient le Qatar. Peut-être est-ce le début de la fin de l'horreur du terrorisme!", avait-il ajouté.

 

 

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