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Des irrégularités dénoncées en République démocratique du Congo

Des «irrégularités graves» ont été relevées en RDC par des observateurs internationaux, concernant le processus électoral.

11 déc. 2011, 18:18
joseph_kabila

Une évaluation internationale du processus électoral en République démocratique du Congo (RDC) a relevé des «irrégularités graves». La capitale Kinshasa, toujours quadrillée par la police, retournait toutefois dimanche à plus de normalité. L'opposition va elle appeler à des marches pacifiques.

Les observateurs du Centre Carter ont estimé dans un communiqué publié samedi soir que le processus de compilation des résultats «n'était pas crédible». Mais l'ONG de l'ancien président américain Jimmy Carter a évité de conclure que les irrégularités relevées suffisaient à remettre en cause l'arrivée en tête de la présidentielle du 28 novembre du président sortant Joseph Kabila.

Les 70 observateurs du Centre Carter ont noté des «irrégularités graves» dans le fonctionnement des Centres locaux de compilation (CLCR), chargés de rassembler les résultats des quelques 64'000 bureaux de vote répartis dans 169 circonscriptions.

Le processus de compilation s'est avéré particulièrement problématique à Kinshasa, favorable à M. Tshisekedi, et Lubumbashi (au Katanga, sud-est), où M. Kabila a fait des scores très élevés. Selon le Centre Carter, «les déficiences généralisées se sont déclinées à l'extrême dans ces deux sites».

Fiches mises à sécher sur un étendoir

Dans la capitale, «près de 2000 plis de résultats de bureaux de vote ont été perdus (représentant à peu près 350'000 électeurs) et ne seront jamais comptés», ainsi que 1000 autres plis perdus dans le reste du pays (environ 500'000 électeurs), révèle l'ONG.

Le Centre Carter a observé dans plusieurs CLCR des sacs de bulletins «empilés dans tout espace disponible ou renversés sur le sol où ils étaient piétinés», et à Kinshasa des fiches de résultats «ont été mises à sécher sur un étendoir» après une forte pluie.

Mais ces constations «ne remettent pas en cause l'ordre des résultats des (11) candidats tels qu'annoncés par la Céni», conclut l'ONG. Les candidats et partis ont jusqu'à mardi pour déposer des recours devant la Cour suprême de justice, qui a pris le relais de la Céni et doit proclamer officiellement le nom du vainqueur le 17 décembre.

La Commission électorale (Céni) a annoncé la victoire de M. Kabila avec 48,95% des voix contre 32,33% à l'opposant Etienne Tshisekedi. Ce dernier a très vite rejeté ces résultats et s'est même autoproclamé «président élu» de la RDC.

Calme apparent

Malgré ce contexte tendu et notamment deux jours de violences qui ont fait au moins quatre morts à Kinshasa, la situation y était «relativement calme» ce dimanche, selon une source policière. Les rues étaient plus animées et les forces de police plus discrètes.

Les taxis «ont repris timidement. C'est un jour sacré, les gens doivent aller à l'église. Le travail devrait reprendre lundi», a ajouté cette source. Dans la nuit de samedi à dimanche, toutefois, une tentative d'évasion de la prison militaire de Ndolo, au centre de la capitale, a fait trois morts et quatre blessés, selon une source de sécurité.

En début de week-end, trois «pillards» avaient été tués et une femme mortellement blessée par une balle perdue lors d'un pillage, entre vendredi soir et samedi midi, selon le chef de la police congolaise.

Heurts à Berne, Bruxelles et Londres

Par ailleurs, des manifestations et des heurts ont eu lieu ce week-end dans quelques villes occidentales. Des opposants congolais sont descendus dans la rue à Londres, Bruxelles et Berne notamment. De très nombreuses arrestations ont eu lieu et des dégâts plus ou moins importants ont été signalés.

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