A cinq semaines du premier tour, l'écart se resserre nettement dans la course à la présidence française, au bénéfice du sortant Nicolas Sarkozy. Celui-ci mène une campagne agressive face au socialiste François Hollande, adepte du rassemblement et de la «cohérence».
Grand favori depuis sa désignation à la candidature socialiste, François Hollande est maintenant donné au coude-à-coude avec le président sortant au premier tour (22 avril). Au second tour, il garde encore une certaine marge avec un minimum de 54% des voix, mais l'écart diminue aussi.
Lors de sa dernière grande émission avant le début de la campagne officielle le 20 mars, M. Hollande a cherché à garder son cap de «rassembleur» tranquille. «Je ne suis pas dans l'improvisation, je ne sors pas des mesures à chaque émission», a-t-il lancé à l'encontre de Nicolas Sarkozy qui multiplie les annonces tous azimuts.
Cette stratégie, fondée essentiellement sur le rejet du président sortant, commençait à semer des doutes dans la presse aujourd'hui, alors que l'écart se resserre.
Sarkozy reprend espoir
«Le filon de l'anti-sarkozysme est épuisé», a déclaré le premier ministre François Fillon. Nicolas Sarkozy a prédit la victoire pour la première fois, aujourd'hui en meeting en région parisienne. «Si le peuple de France décide que la majorité silencieuse refuse le diktat de la pensée unique, (...) alors, je vous le dis (...) oui, on va gagner», a-t-il lancé, acclamé par des «Nicolas président!».
La droite concentre ses attaques sur le flou des propositions économiques du socialiste pour atteindre le retour à l'équilibre budgétaire en 2017. Le président candidat a choisi de marteler un discours anti-européen et anti-immigrés afin de récupérer les voix de l'extrême-droite.
Il devra cependant compter avec le retour dans la campagne de Marine Le Pen. Après plusieurs semaines d'incertitudes, celle-ci a obtenu ses 500 parrainages d'élus et est créditée de 16% d'intentions de vote.
Bayrou patine
Derrière elle, le candidat centriste François Bayrou ne parvient pas à sortir du «faux-plat» des sondages (entre 12% et 15%). Pourfendeur de la «sarkohollandisation» qui étouffe selon lui une campagne par trop bipolaire, le dirigeant du Mouvement Démocrate tente de dessiner une troisième voie avec l'ambition de figurer au second tour.
Le candidat de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, pointe à 11% dans la dernière enquête d'opinion. L'homme, dont les propositions sur la taxation des hauts revenus et l'exil fiscal ont inspiré François Hollande et Nicolas Sarkozy, salue une «mélenchonisation» de la campagne, selon lui désertée par les vrais enjeux en cette période crise aiguë.
En revanche, l'ex-premier ministre Dominique de Villepin a prévenu que «sauf miracle», il ne serait pas en mesure d'avoir les parrainages ce soir.